Pièces de collection Monnaie de Paris : quel intérêt pour l'Etat ?

[jespscej]

Bonjour,

 

Je me pose une question plus économique que numismatique au sujet des diverses pièces en euros émises par la Monnaie de Paris.

Je parle des pièces de 10 € en argent, de 5000 € en or, etc.

 

Ces pièces ont une valeur faciale et sont - théoriquement en tout cas - utilisables dans des commerces ou reprenables par les banques en échange de "vrai" argent.

 

Mais je me demande : quel est l'intérêt pour l'Etat de frapper ces pièces ? En effet, il s'agit d'argent qui sort totalement du circuit économique puisqu'il est "mis sous le matelas".

D'autant que je suppose qu'un Etat ne peut avoir en circulation qu'une certaine somme d'argent, donc il est dommage de sabrer dans ce quota avec des pièces qui précisément ne seront pas en circulation.

 

Donc est-ce une manière de faire thésauriser l'argent des gens et d'en avoir moins en circulation ? Et si oui, à quoi bon ?

 

Merci de votre éclairage et bon weekend.

[ALM]

bonjour

 

c'est de faire plaisir aux collectionneurs et de vendre des produits par la même occasion

[Guillaume Hermann]

Ca permet surtout de vendre du métal précieux considérablement au-dessus de sa valeur. La différence entre la faible valeur du métal (augmentée des coûts de production) et la faciale considérable est le gain de l'Etat.

[jespscej]

Ah oui en effet c'est pas bête ça...

Mais si on va par là c'est pareil pour toutes les pièces et même les billets : leur valeur faciale excède largement le coût du matériau (métal ou papier) et celui de la production.

 

Mais c'est une réponse qui me convient très bien.

 

Merci beaucoup.

[Guillaume Hermann]

Ah oui en effet c'est pas bête ça...

Mais si on va par là c'est pareil pour toutes les pièces et même les billets : leur valeur faciale excède largement le coût du matériau (métal ou papier) et celui de la production.

Oui mais ils ne sont pas stockés. Là l'Etat utilise psychologiquement leur composition en métal précieux pour en faire un bien d'investissement, alors que les faciales sont disproportionnées par rapport à la part de métal précieux qui peut servir de valeur refuge, alors même que c'est l'argument pour les diffuser. Dans le cas de ces monnaies, l'Etat ne se comporte pas comme un protecteur de l'économie (c'est-à-dire comme un Etat digne de ce nom) mais comme un commerçant : il cherche à gagner de l'argent et c'est tout. Il vend un produit qu'il ne compte pas revoir dans le circuit, c'est-à-dire dont il ne compte pas devoir garantir la valeur. Il est d'ailleurs difficile d'échanger ces monnaies aux guichets publics contre leur valeur faciale.

Si un particulier souhaitant placer ses sous achetait des napoléons ou un lingot, ou si des grands-parents souhaitant transmettre quelque chose à leurs petits-enfants leur achetaient un gobelet de communion en vermeil, le bénéfice serait pour une société ou un individu privé. Avec ces monnaies pseudo-placements, le bénéfice passe dans la poche de l'Etat.