C’est un message populaire. medaille59 Posté(e) 12 avril 2017 Auteur C’est un message populaire. Signaler Share Posté(e) 12 avril 2017 Le traité de Brétigny et la création du franc Capture du roi Jean II le Bon, à l'origine du traité de Brétigny. Suite à la capture du roi Jean II, le dauphin Charles est nommé régent du royaume. Ce dernier doit faire face à de nombreuses difficultés : - en tout premier lieu, il faut lever la rançon du roi qui a été fixée à 4 millions de livres, soit plus de 16 tonnes d’or, somme considérable. - une révolte paysanne se propage autour de Paris, en Normandie et en Champagne (la Jacquerie). - le roi doit ensuite réprimer un soulèvement contre sa personne, initié à Paris par Étienne Marcel. C’est dans ce contexte qu’une armée anglaise débarque à Calais. Le régent Charles n’a guère le choix : la France est ruinée, en crise politique et sociale. Malgré une victoire stratégique contre l’armée du roi Édouard III, il faut conclure la paix avec l’ennemi anglais. Le traité de Brétigny est signé le 8 mai 1360, accordant à l’Angleterre des concessions territoriales (le tiers du royaume appartenant désormais à l’Angleterre), la rançon pour la libération de Jean II étant abaissée à « seulement » 3 millions de livres (soit tout de même la bagatelle de 12,5 tonnes d’or…). A cause de son repli dans le nord de la France, Édouard III renonce également à ses prétentions sur le trône de France. Après un premier versement de 400.000 livres en écus, Jean II est libéré sur parole et peut rejoindre le royaume le 25 octobre 1360, laissant tout de même derrière lui des otages en captivité à Londres, dont son frère et ses trois fils. De passage à Compiègne, il signe trois ordonnances le 5 décembre 1360 pour réintroduire un monnayage stable et de bonne qualité : - Généralisation de la gabelle (impôt sur le sel) et levée d’un impôt direct sur chaque foyer fiscal : le « fouage », - Renforcement des deniers d’argent, - Création d’une nouvelle pièce en or : le franc, en référence à la liberté retrouvée du roi (comme il est spécifié dans l’ordonnance royale : « Nous avons été délivré à plein de prison et sommes franc et délivré à toujours » […] « Nous avons ordonné et ordonnons que le Denier d'Or fin que nous faisons faire à présent et entendons à faire continuer sera appelé Franc d'Or »), établi à la valeur d’une livre tournois, soit 20 sols tournois, ou 240 deniers. De par son graphisme, la monnaie est rapidement appelée « franc à cheval ». La volonté du roi est de fixer un rapport le plus fixe possible entre l’or et l’argent, afin garantir une certaine stabilité. Il suit en cela les préconisations de son conseiller Nicolas Oresme, clerc, philosophe et économiste qui prône l’arrêt des mutations, afin de permettre à la monnaie de lutter contre les monnaies étrangères, notamment le florin de Florence qui domine l’Europe. Les anciennes monnaies ont vocation à être refondue, pour que seule la nouvelle monnaie circule. A suivre ! 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 13 avril 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 13 avril 2017 Le Franc à cheval Il s'agit d'une pièce de 3,88 grammes d'or (soit 63 pièces pour 1 marc d'or, qui équivaut à une demie livre, environ 245 grammes), au titre de 24 carats (1000/1000ème). Les premiers francs à cheval sont frappés en février 1361. Il existe également une pièce nommé « grand franc d'or », de graphisme identique, mais d'un poids et d'un diamètre plus élevés (5,83g soit 42 pièces pour 1 marc d'or). Ces deux monnaies sont mentionnées dans l'ordonnance du 10 avril 1361 : « Pour ce est il que nous qui voulons que chascun saiche que nous qui avons très parfaite entention et bonne volonté de tout nostre povoir faire tout au plaisir du Dieu et au bien et prouffit commun de tout le peuple de nostre dit royaume, que iceulx puissent estre en bonne union et tranquillité , et que par le fait et mutacion de nostre dite monnoye, d'ores en avant, ne puisse estre grevé ni affaibli, mais puisse et doye le fait et gouvernement d'icelles demeurer et arrester en ung estat ; par très grant et bonne délibération eüe par plusieurs fois avec plusieurs prélats, barons, bourgeois et aultres à ce cognoissants, en considérant tout ce qui est à considérer, avons volu et ordonné et par ces présentes volons et ordonnons, et à tous quels que ils soient, tant de nostre lignage comme d'autres, qu'ils ne soient tant osés ni si hardys, surtout ce en quoy ils se peuvent mesfaire envers nous, de prendre ou mettre en appert ou en couvert pour aucun prix, sinon au marc pour billon, depuis la publication de ces présentes, et pour le prix que nous leur avons donné et qui s'en suit ci-après : c'est assavoir les francs d'or que nous avons fait faire, faisons et ferons faire d'ores en avant, n'ayent cours et soient pris ou mis que pour seize sols parisis la pièce tant seulement, ainsi comme ordonné avons paravant ; et aussi les autres grands francs d'or que nous avons ordonné estre faits des quels les deux sont et seront d'autelle valeur comme les trois francs de seize sols dessus dits, ne soient pris et mis que pour vingt-quatre sols parisis et non pour plus, etc. » Et aussi dans celle du 14 avril 1361 : « Que l'en face faire et ouvrer francs d'or fin de 63 de poids au dit marc, autels comme nous avons fait et faisons faire à présent, qui auront cours pour vingt sols tournois la pièce, si comme nous leur avons ordonné par avant ; et avec ce que l'en face faire et ouvrer francs d'or fin, plus grands les quels seront de quarante-deux pièces de poids au dit marc, et auront cours pour trente sols tournois la pièce, en y mettant différence, et en donnant en chacun marc d'or fin soixante livres tournois , etc. » La pièce est d'une certaine manière originale, car c'est la première monnaie à représenter le roi chevauchant l'arme à la main. Les représentations royales existaient auparavant, mais montrant toujours le roi assis ou debout, ne portant ses armes que sur l'écu d'or à la chaise de Philippe VI. Cette représentation équestre est plutôt l'apanage des sceaux utilisé à cette période. C'est également la première monnaie à porter le nom de franc. Jean II, Franc d'or à cheval, 1361-1364, atelier non connu. Diamètre 28,7 mm, poids 3,85 g. L'avers représente le roi en chevalier en arme, chargeant pour aller au combat (vers la gauche), portant une tunique fleurdelisée et un heaume couronné et surmonté d'une fleur de Lys (celle-ci se trouvant dans la légende de la monnaie. Le cheval du roi est recouvert d'un caparaçon, également fleurdelisé. En légende, on trouve l'inscription « IOHANNES : DEI : GRATIA : FRANCORV : REX », que l'on peut traduire par « JEAN, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DES FRANCS ». La devise latine est la règle à l'époque. On remarquera l'absence de numérotation du souverain, ce qui est normal à l'époque. Cette numérotation commencera à apparaître sous Louis XII, et sera généralisée sous Henri II (ordonnance royale de 1549). La mention « DEI GRATIA » rappelle que le roi tient son pouvoir directement de Dieu, et qu'il ne reconnaît par conséquent dans son royaume aucune autre autorité supérieure. Le revers est plus classique : il reprend globalement les codes utilisés à partir du monnayage royal de Saint Louis. On y retrouve une croix végétale, au cœur quadrilobé, entourée d'un quadrilobe orné de palmettes, cantonné de 4 trèfles. La légende porte l'inscription « + XPC*VINCIT*XPC*REGNAT*XPC*IMPERAT », qu'il faut lire « CHRISTUS VINCIT CHRISTUS REGNAT CHRISTUS IMPERAT » et qui se traduit « CHRIST VAINC CHRIST RÈGNE CHRIST ORDONNE ». Il s'agit là d'une acclamation prononcée lors des fêtes religieuses de Pâques. Utilisée au revers du monnayage royal d'or sous Saint Louis et sous cette forme jusqu'au règne de Charles IX, la formule (et également la croix) fait encore une fois référence au caractère divin du roi. 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 13 avril 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 13 avril 2017 Après le règne de Jean II le Bon Le duc d'Anjou, fils de Jean II le Bon, s'étant enfui de sa prison londonienne, le roi tint sa parole et alla se reconstituer prisonnier en Angleterre en janvier 1364. Il y meurt peu de temps après le 8 avril 1364. Charles V lui succède. Ce dernier poursuit un temps la frappe des francs à cheval, bien que ceux-ci ne soient plus destiner à payer une rançon inutile (l'otage étant décédé) et au final jamais honorée. Le franc à Cheval de Charles V est identique à celui de Jean II, à l'exception de la légende de l'avers qui porte désormais l'inscription « KAROLVS : DEI : GRATIA : FRANCORV : REX ». Charles V, franc à cheval, 1365 Dès 1865, le roi Charles V ordonne la frappe d'un nouveau modèle de franc qui prends le nom officiel de « denier d'or aux fleurs de lys », mais qui sera rapidement plus connu sous le nom de « franc à pied ». Ce franc garde les caractéristiques techniques de son prédécesseur. Charles V, franc à pied L'avers porte désormais l'image du roi de France, portant une tenue fleurdelisée et tenant dans ses mains les attributs royaux, debout sous un dais gothique décoré de fleurs de Lys. La légende porte l'inscription « KAROLVS x DI GR : FRANCORV x REX » (« CHARLES PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DES FRANCS ». Le revers change légèrement : la croix est désormais cantonnée de 2 couronnes et de 2 fleurs de lys, et entourée d'un quadrilobe anglé cantonné de 8 fleurs de Lys. Le franc d'or a coïncidé avec une période de redressement financier du royaume, et le terme reste dès lors dans les mémoires. A la mort du roi Charles V, le franc disparaît pour être remplacé par l'écu d'or à la couronne sous Charles VI. La guerre de Cent Ans poursuit ses ravages, tant militaires que financier. Il faut attendre le règne de Charles VII et l'intervention de Jeanne d'Arc pour que l'ennemi anglais reflue lentement. Sous le règne de Charles VII est émis un nouveau franc à cheval, en 1423, dont la frappe est rapidement abandonnée au profit de l'écu d'or. Charles VII, franc à cheval. Exemplaire du cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale de France Avers : KAROLVS D - EI.GRACI.FRACORV.REX Le franc disparaît alors pour une période de plus de 150 ans... Ca sera tout pour aujourd'hui, à suivre ultérieurement... 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 25 avril 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 25 avril 2017 Bonjour ! Un peu overbooké ces derniers temsp, je progresse moins vite qu'espéré... Une petite suite néanmoins : La réintroduction de Henri III C’est en 1575 et sous le règne de Henri III(r. 1574-1589) qu’une réflexion est engagée afin de lutter contre l’instabilité monétaire et la hausse des prix : en 1577, le pouvoir décide d’introduire une nouvelle monnaie, l’écu d’or, et d’exprimer toute somme en cette unité, un écu d’or valant trois livres / 60 sous. Le franc est réintroduit en lieu et place du teston, non plus sous forme de monnaie d’or, mais sous la forme d’une pièce d’argent. Elle prendra dès lors le nom de « franc blanc ». Sa valeur est d’une livre tournois. Il s’agit d’une pièce de 14 grammes en argent, portant au revers le profil tourné à droite d’Henri III, la tête ceinte d’une couronne de laurier. La légende porte l’inscription « HENRICVS. III. D. G. FRANC. ET. POL. REX. » (« HENRI III ROI DE FRANCE ET DE POLOGNE PAR LA GRACE DE DIEU »). Le millésime se trouve à 6h dans la légende, la lettre d’atelier sous le buste. Un petit mot sur la légende et ce titre de roi de Pologne : Henri, à l’âge de 21 ans est candidat à la succession du trône de Pologne, et est élu le 11 mai 1573 roi de Pologne Lituanie. A la mort de son frère Charles, décédé sans descendance mâle, il rejoint la France abandonnant de facto la charge de roi polonais (un nouveau sera élu dès 1575) pour reprendre la couronne de France en mai 1574. Au revers, on trouve une croix formée de 4 éléments feuillus et fleurdelisés, et d’un H en cœur. En légende « + SIT. NOMEN. DOMINI. BENEDICTVM » (« BÉNI SOIT LE NOM DU SEIGNEUR »). Il existe bien entendu des variantes à ces légendes, selon les ateliers, il serait long et fastidieux de toutes les recenser… Conjointement sont créés des « demis francs » et des « quarts de franc » : les poids sont respectivement de 7 et de 3,5 grammes. Le graphisme est identique, mais les pièces sont bien évidemment plus petites. Dès 1586, la frappe des francs d’argent est suspendue : trop souvent rognées, le régime ne laisse en place que les modules d’un demi et d’un quart de franc. Henri III, Franc au col fraisé, 1580, atelier de Toulouse (M). Diamètre 36mm, poids 13,94g. ©monaiesdantan.com Henri III, Demi-franc au col plat, 1587, atelier de Toulouse (M). Diamètre 29mm, poids 6,86g. ©monaiesdantan.com Henri III, quart de franc au col plat, 1587, atelier de Bordeaux (K). Diamètre 26mm, poids 3,27g. ©monaiesdantan.com A très bientôt ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 26 avril 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 26 avril 2017 Bonsoir ! L’assassinat du roi Henri III par le moine Jacques Clément en 1589 propulse Henri III de Navarre sur le trône de France, sous le nom de Henri IV. C’est la fin de la dynastie des Bourbons, et l’avènement de celle des Valois. C’est une période trouble, nous sommes en pleine guerre de religions, et la nomination de Henri de Navarre sur le trône de France, chef du parti protestant ne va pas sans provoquer de trouble : la Sainte union (catholique) refusant de reconnaitre Henri IV, et choisit pour successeur à la couronne l’oncle de Henri de Navarre, le cardinal Charles de Bourbon. Ce dernier aurait du régner sous le nom de Charles X, mais meurt en 1590, sans avoir pu exercer ses fonctions. Durant cette année 1589, on voit ainsi un monnayage frappé au nom de Henri III, mais également à partir de 1590, émanant d’ateliers ligueurs, des frappes au nom de Charles X. Certaines de ces monnaies seront encore frappées bien longtemps (1598) après la mort de Charles de Bourbon. Henri IV, qui n’a plus de réel opposant sérieux, reconquiert patiemment son royaume, avec la prise de Paris en 1594. C’est après l’adoption de l’Édit de Nantes en 1598, qu’une certaine paix peut s’installer dans le royaume de France. Ce n’est qu’à parti de ce moment que le roi peut s’attacher à restaurer un système monétaire sain : il reprend le système en vigueur sous Henri III, qui voit cohabiter 2 système fondé le premier sur les demi-franc et quart de francs, le second sur l’écu est ses divisions. Le graphisme des francs reste globalement le même, la légende de l’avers devenant « HENRICUS IIII D. G. FRANC. ET. NAVA. REX pour « Henri IV, roi de France et de Navarre » (variantes possibles « FRANCO. ET NAV. REX. par exemple…) Henri IV, demi franc, 1603, atelier de Toulouse (M). Diamètre 31mm, poids 6,90g. ©monaiesdantan.com Henri IV, quart de franc, 1604, atelier de Montpellier (N). Diamètre 26mm, poids 3,40g. ©inumis.com Le franc demeure peu utilisé durant le règne d’Henri IV, et est frappé de manière irrégulière. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 26 avril 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 26 avril 2017 Juste à titre de complément, j’illustre l’autre grand type de monnaie en circulation : les quarts et huitièmes d’écu : Henri IV, quart d’écu, 1606, atelier de Bayonne (L). Diamètre 28mm, poids 9,46g. AVERS : + HENRICVS.IIII.D.G.FRANC.E.NAVA.RX. Croix formée d'un quadrilobe en cœur et de quatre éléments feuillus. REVERS : SIT NOMEN DOMINI BENEDITVM. Ecu de France couronné et accosté de II - II Lettre d'atelier à la pointe de l’écu. © monaiesdantan.com Henri IV, huitième d’écu Béarn, 1606, atelier de Morlaas (M). Diamètre 25mm, poids 4,70g. AVERS : HENRICVS. 4. D. G FRANC. ET. NAVA. REX. DB. Croix fleurdelisée. REVERS : GRATIA. DEI. SVM. Q. ID. SVM (millésime). Ecu couronné de France-Navarre-Béarn, accosté de V - III. © monaiesdantan.com Bonne soirée ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Potator II Posté(e) 30 avril 2017 Signaler Share Posté(e) 30 avril 2017 Excellents exposés, bravo et merci ! Est ce que les monnaies sans crédit photographique sont les tiennes ? Si c'est le cas, je bave d'envie.... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 1 mai 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 1 mai 2017 Il y a 12 heures, Potator II a dit : Excellents exposés, bravo et merci ! Est ce que les monnaies sans crédit photographique sont les tiennes ? Si c'est le cas, je bave d'envie.... Bonjour ! Merci pour tout ! Je possède à titre personnel 4 monnaies sur celles qui sont représentées ci dessus, mais j'ai parfois mis des photos trouvées sur le net car en plus bel état. J'ai oublié de mettre le crédit du franc à cheval de Charle V par contre, je viens de m'en rendre compte. Donc non, je ne possède pas tout ça, j'en bave d'envie aussi (surtout le monnayage d'or de Philippe le Bel et de Philippe VI de Valois... des pures merveilles, mais leurs prix sont "merveilleux" aussi...) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ddavid Posté(e) 6 mai 2017 Signaler Share Posté(e) 6 mai 2017 L'ensemble est très sympa à lire, merci ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
medaille59 Posté(e) 12 mai 2017 Auteur Signaler Share Posté(e) 12 mai 2017 Bonjour ! Suite et fin ! La réforme monétaire de Louis XIII Au début de son règne en 1610, le roi Louis XIII maintient le système en vigueur, à savoir une cohabitation entre écu d’or, d’argent, demi et quart de franc. C’est une période financièrement trouble, les finances publiques étant plombées par les dépenses énormes, notamment militaires : l’érection de fortification bastionnée, multiplication des effectifs armés etc. La France s’engage en 1630 dans la guerre de trente ans visant à affaiblir l’empire autrichien. L’importante circulation de monnaies étrangères, les variations de prix des métaux précieux et les dépenses croissantes de la Cour déstabilisent sans cesse la monnaie. L’avers des demi et quart de francs reste du même type que précédemment, le buste changeant bien évidemment, et la légende devenant « LUDOVIC. XIII. D. G. FRAN. ET. NAVA. REX. » (« LOUIS XIII ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE PAR LA GRACE DE DIEU »). La lettre d’atelier se trouve à 6h, sous le buste. Au revers, on trouve une croix formée de 4 éléments feuillus et d’un L en cœur. En légende « + SIT. NOMEN. DOMINI. BENEDICTVM » (« BÉNI SOIT LE NOM DU SEIGNEUR ») et l’année de millésime. Il existe encore une fois bien entendu des variantes à ces légendes, selon les ateliers. Louis XIII, demi franc au col fraisé, 1613, atelier de Rouen (B). Diamètre 26mm, poids 6,87g. ©monaiesdantan.com Louis XIII, quart de franc, 1641, atelier de Toulouse (M). Diamètre 25mm, poids 3,49g. ©monaiesdantan.com C’est dans ce contexte que le roi émet un édit le 31 mars 1640, réévaluant l’or et visant à assainir la circulation des monnaies. Cette ordonnance porte sur la création de trois pièces à l’effigie de Louis XIII (et portant son nom) : le demi-Louis de 5 livres, le Louis de 10 livres et le double Louis de 20 livres. L’or sera fourni par la refonte massive des anciens écus d’or et du monnayage d’or étranger (notamment les pistoles espagnoles). A noter qu’il existe des monnaies dites « de plaisir » (car servant à la table de jeu du Roi) de 40 ou 80 livres tournois (quadruple et octuple Louis). Cette ordonnance est suivie le 23 septembre 1641 d’une seconde qui créé une nouvelle espèce d’argent : le Louis d’argent, plus communément appelé écu. L’écu vaut 60 sols, et ses subdivision (demi, quart, douzain) respectivement 30, 15 et 5 sols. L’écu d’argent connu un tel succès que ce nom sera réservé au monnayage d’argent jusqu’en 1793. Cette année 1641 voit les dernières frappes des demi et quart de francs, qui ne seront dès lors plus utilisés. Le franc disparait une fois de plus, et ne reverra le jour qu’à la Révolution Française… 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.