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Chine Shenyang Musée provincial du Liaoning


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(visité en mai 2010, compte-rendu de l’époque légèrement remis en forme)

Il contient un département des monnaies.

L’impression générale que donne le musée n’est pas excellente. Certes, il est neuf, pas beaucoup plus petit que celui de Shanghaï, et pas beaucoup moins fourni en objets ; dans certains domaines, comme les monnaies, il l’est même plus. Il y a devant nous des milliers, dizaines de milliers ? de monnaies, et pas cinquante lignes en anglais ni deux cents en chinois pour tout couvrir, du premier cauri à aujourd’hui. Cela sent presque encore la peinture, bien que déjà les infiltrations laissent passer dans des salles d’exposition des coulées d’eau de cinquante centimètres de large et que l’air vibre, à fréquence régulière, du petit bruit d’une goutte tombant du plafond dans une des bassines posées au sol.

Nous ne sommes pas dans un musée, nous sommes devant les placards privés à portes de verre d’un collectionneur, et nous regardons sans autorisation ; lui doit connaître l’histoire de ces objets et les liens qui les unissent, mais nous les ignorons intégralement, voleurs incultes tombés par hasard sur un trésor non étiquetté, ou enfants dans le cabinet dont leur grand-père leur a interdit l’accès. Les gardiens, manifestement peu évolués, et qui patrouillent, regard par-dessous mon menton en agitant chacun sa matraque, renforcent considérablement et fort à propos ce sentiment que le visiteur est un intrus.

Il est vite fait, le tour des monnaies.

L’éclairage est déplorable, tout est dans la pénombre comme un cabinet de peintures anciennes. Certaines pièces sont même éclairées par en-dessous, posées sur ou contre une vitre opaque derrière laquelle sont des néons : une monnaie posée dans l’obscurité sur une vitre lumineuse, cela fait un rond noir.

Malgré les dizaines de kilos de cuivrerie, les équipes n’ont pas trouvé moyen d’exposer un seul exemplaire du type de monnaie-couteau que je cherche à dater. Par contre, des spécimens à lame large, tous identiques, il y a de quoi en faire un service pour tout un régiment.

Le musée, reconnaissons-le, est remarquablement riche en monnaies-outils. Il les présente sans en dire quoi que ce soit, mais il en a vraiment beaucoup, couteaux, houes dont deux qui se tiennent par la double extrémité de leur partie fourchue, et clés. Il a aussi le mérite de consacrer une vitrine minuscule, mais presque totalement bilingue, à l’influence au moins formelle du monnayage chinois en sapèques sur d’autres pays asiatiques. Hélas bien peu d’objets ici, et le propos qui énumère des étendues formidables n’est guère illustré que par des sapèques japonaises dont certaines, ô surprise, sont... carrées aux angles arrondis : nouvel élément contre le caractère systématique de l’allégation selon laquelle le trou central carré aurait été destiné au tournage des pièces. Quant aux dates, selon le musée c’est « over a long period of time ».

Je prends quelques photos, mais un gardien arrive vers moi au pas de charge. Il ne parle même pas les deux mots d’anglais qui lui permettraient de se faire comprendre plus directement, mais je saisis à son ton et ses gestes qu’il est interdit de prendre des photos au flash.

Louons la science chinoise, selon laquelle la lumière du flash altère irrémédiablement le bronze, le cuivre et l’or, seuls matériaux présents ici.

Les autres départements du musée sont à l’avenant. Si je n’avais pas visité auparavant le musée de Shanghaï, celui de Shenyang m’intéresserait moyennement. Après la visite du premier, déjà pas formidable, celui-ci me consterne assez.

Nous sommes à Shenyang, ancienne capitale des Mandchous puis du Mandchoukuo, et le musée de la ville, probablement le principal de la province, ne consacre absolument rien à l’Histoire locale, à l’exception de moins d’une vingtaine de mètres carrés aux Mandchous, aux plans tant ethnique qu’historique d’ailleurs. Dans ce lieu qui est le plus adéquat au monde sur ce sujet, le matériel exposé tiendrait dans une camionnette, et une partie en est présentée comme copies. Pourtant, si on ne les découvre pas ici, où le fera-t-on ?

Copies de deux façons d’ailleurs, copies de Chinois actuels imitant le travail chinois ancien, mais aussi une copie de Chinois du XVIII° siècle imitant sur un vase une peinture « à peu près Louis XV » qui devait leur être contemporaine.

Les salles consacrées aux premiers âges de la maîtrise des métaux en Chine et à la dynastie Liao valent mieux que le reste, dont on peut se dispenser intégralement, à mon avis.

Anecdote : dans la section de la statuaire, il y a beaucoup de monnaies, dont une forte proportion de beaux vieux fens et jiaos, et des billets déposés en offrande par les visiteurs devant une reproduction de temple et au pied des grandes statues bouddhistes, quand il est accessible.

Le musée est de mauvaise qualité, pas très grand, mais en raison de l’étroitesse des horaires, il peut nécessiter plusieurs visites.

Les photos ci-dessous sont purement anecdotiques : sur la première on voit deux monnaies-houes se tenant par le bas, sur la seconde deux sapèques reliées par la grappe de fonderie ressemblent à des bésicles.

Leurs titres apparaissent en passant la souris dessus et vous pouvez les agrandir en cliquant dessus.

Musée provincial du Liaoning (= Liaoning Provincial Museum = Liaoníng bowuguan)

Shifu guang shang (= [municipal] « Government Square » = « place de la mairie » ; c’est la très grande place sur laquelle arrive la Shifu da lu. Ne pas confondre le musée avec le théâtre qui est juste à côté)

Shenyang

Entrée libre

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