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    Les croisettes katangaises

    Le cuivre était extrait de la malachite par les "mangeurs de cuivre" qui la grillaient, raffinaient et coulaient le produit obtenu dans le sable. Cette métallurgie était entourée de secret et de rites magiques.

     

    Faute de preuves, il est impossible de déterminer quand cette production à débuté. Certains auteurs risquent des dates (Xème ou XIIIème siècle), mais ils n’engagent qu’eux-mêmes. La seule certitude vient des portugais qui sont entrés en contact avec les Lunda vers 1650. Les grosses productions remontent aux XVIIIème et XIXème siècles. On en fabrique encore actuellement pour approvisionner le commerce de l’art africain. J’en ai même vues de très grossières, ce métal devant être rétif à la fonte, en aluminium !

    Cette industrie était pratiquée là où l’on trouvait le cuivre, c’est-à-dire dans le sud du Katanga et le nord de la Zambie. Servant de monnaie dans les échanges commerciaux avec d’autres ethnies, les croisettes se retrouvent au Kasaï, en Angola et même au Zimbabwe et au Kenya. Les années fastes, la production est estimée à 15 tonnes, ce qui vu la densité du métal, représente moins de 2 m³.

    La technologie permettant de fabriquer le laiton est importée par les européens, donc, les objets de cet alliage, sont tardifs.

    Les croisettes étaient utilisées comme tel les où parfois étirées en fil de cuivre dont les élégantes du sud Kivu s’entouraient les jambes.

    A ce propos, une anecdote que l’on m’a racontée au Burundi (mais j’ignore si elle est vraie ou si c’est une légende).

    En 1916, la garnison allemande d’Usumbura , privée de contact avec sa base d’ Udjdji (Tanzanie actuelle , le long du lac Tanganyika) et qui possédait une canonnière sur ce même lac aurait débarqué dans la péninsule de Burton (Ubwari actuellement), chargé les villages machette au clair et dépouillé les belles de leurs parures. Avec leur butin et des bouteilles de champagne vidées de leur contenu, elle aurait installé une ligne télégraphique la reliant au reste de l’armée impériale !

    Jusqu’au XVIIIème siècle, les croisettes représentaient uniquement un signe de richesse et accompagnaient leur propriétaire dans la tombe . C’est pour ce motif que les plus anciennes proviennent du pillage des sépultures. A cette époque, le Royaume lunda s’étant organisé, il instaure l’impôt dont une partie du paiement se fait en croisettes. A partir de ce moment, on va s’en servir comme moyen de paiement pour la dotation des femmes, le commerce des esclaves, l’achat d’animaux …

    Grandeur :

    Celles que j’ai observées varient entre 12 mm et 270 mm. Un négociant qui commerçait avec les rebelles angolais m’a affirmé avoir vu une qui dépassait le mètre ( ?).

    Les plus classiques sont celles de 20-22 cm et celles de 27 cm

    Forme :

    Les petites, ont la forme d’un « H » avec une barre centrale qui relie les montants verticaux.

    Les moyennes sont également en « H », mais les montants verticaux arqués sont parfois directement reliés entre eux.

    Les grandes en forme de X plus ou moins ouvert.

    Aspect :

    Elles sont coulées dans le sable à même le sol, on voit donc les traces laissées par le cuivre en fusion sur les parties plates et les barbes de coulée, parfois martelées, mais jamais limées (sauf dans les productions modernes).

    Métal :

    Toujours du cuivre, patiné pour les objets ancien, plus rouge pour les modernes. Les objets de laiton, entre autre, certains bracelets monétaires, sont contemporains de l’époque coloniale. La métallurgie de cet alliage étant importée.

    Petites croisettes

    Croisettes de 12mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 14 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 16 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 18 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 19 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 20 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 21 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 22 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 25 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 26 mm (échelle 2/1)

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    Croisettes moyennes

    Croisette de 37 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 35 / 39 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 38 mm (échelle 2/1)

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    Croisettes de 40 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 44 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 60 mm (échelle 2/1)

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    Croisette de 100/120 mm (échelle 2/1)

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    Grandes croisettes

    Croisette de 160 mm (échelle 1/1)

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    Croisette de 200 mm (échelle 1/2)

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    Croisette de 210 mm (échelle 1/2)

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    Croisette de 270 mm (échelle 1/2)

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    Bracelet monétaire

    Trouvé dans le Nord Kivu, probablement en laiton, fin XIXème.

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    Echelle 1/1

     

    Texte, photographies et collection : 33sud

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