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medaille59

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Tout ce qui a été posté par medaille59

  1. A noter que sous Louis XIV, on continue à trouver traces d’écu d’or au soleil, frappés dans le même temps que les Louis d’or. Brièvement (1655-1657), on trouvera même des lis d’or (poids abaissé, valeur de 7 livres, soit 30% de moins qu’un Louis) et d’argent. Louis XIV, lis d’or, 1656, atelier de Paris (A). Diamètre 24mm, poids 3,98g. AVERS : DOMINE. ELEGISTI. LILIVM. TIBI. Paire d’ange soutenant l’écu de France couronné. REVERS : LVDOVIC. XIIII. D. G. FRAN. ET. NAV. REX. Croix formée de 4 lys couronnés et cantonnée de lys, avec en cœur la lettre d’atelier. ©monaiesdantan.com Louis XIV, lis d’argent, 1656, atelier de Paris (A). Diamètre 30mm, poids 7,91g. AVERS : LVD. XIIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. Buste du roi drapé à droite. REVERS : DOMINE ELEGISTI LILIVM TRIBI 1656. Croix formée de quatre groupes couronnés de deux L adossés, cantonnée de quatre lis. Lettre d'atelier au centre. ©monaiesdantan.com
  2. Puis en argent : Louis XIII, écu, 1642, atelier de Paris (A). Diamètre 40mm, poids 27,23g. AVERS : LVDOVICVS. XIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. Buste du roi lauré et drapé à droite. REVERS : SIT. NOMEN. DOMINI. (atelier) BENEDICTVM. (millésime). Ecu de France couronné. ©monaiesdantan.com Louis XIII, demi écu, 1642, atelier de Paris (A). Diamètre 33mm, poids 13,54g. AVERS : LVDOVICVS. XIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. Buste du roi lauré et drapé à droite. REVERS : SIT. NOMEN. DOMINI. (atelier) BENEDICTVM. (millésime). Ecu de France couronné. ©monaiesdantan.com Louis XIII, quart d’écu, 1643, atelier de Paris (A). Diamètre 27mm, poids 6,83g. AVERS : LVDOVICVS. XIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. Buste du roi lauré et drapé à droite. REVERS : SIT. NOMEN. DOMINI. (atelier) BENEDICTVM. (millésime). Ecu de France couronné. ©monaiesdantan.com Louis XIII, douzième d’écu, 1643, atelier de Paris (A). Diamètre 21mm, poids 2,23g. AVERS : LVDOVICVS. XIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. Buste du roi lauré et drapé à droite. REVERS : SIT. NOMEN. DOMINI. (atelier) BENEDICTVM. (millésime). Ecu de France couronné. ©monaiesdantan.com
  3. Voici illustré à titre informel le nouveau monnayage royal à partir de la réforme monétaire de 1640-1641, en or tout d’abord : Louis XIII, double Louis, 1640, atelier de Paris (A). Diamètre 29mm, poids 13,49g. AVERS : LVD. XIII. D. G. - FR. ET. NAV. REX. Tête laurée à droite, la mèche longue sans baie dans la couronne. REVERS : . CHRS. -. REGN. -. VINC. -. IMP. Croix formée de huit L adossés deux par deux, couronnées, cantonnée de quatre lis. Lettre d'atelier dans un cercle en cœur. ©monaiesdantan.com Louis XIII, Louis, 1643, atelier de Lyon (D). Diamètre 25mm, poids 6.61g. AVERS : LVD. XIII. D. G. - FR. ET. NAV. REX. Tête laurée à droite, la mèche longue sans baie dans la couronne. REVERS : . CHRS. -. REGN. -. VINC. -. IMP. Croix formée de huit L adossés deux par deux, couronnées, cantonnée de quatre lis. Lettre d'atelier dans un cercle en cœur. ©monaiesdantan.com Louis XIII, demi Louis, 1642, atelier de Paris (A). Diamètre 20mm, poids 3,34g. AVERS : LVD. XIII. D. G. - FR. ET. NAV. REX. Tête laurée à droite, la mèche longue sans baie dans la couronne. REVERS : . CHRS. -. REGN. -. VINC. -. IMP. Croix formée de huit L adossés deux par deux, couronnées, cantonnée de quatre lis. Lettre d'atelier dans un cercle en cœur. ©monaiesdantan.com
  4. Bonjour ! Suite et fin ! La réforme monétaire de Louis XIII Au début de son règne en 1610, le roi Louis XIII maintient le système en vigueur, à savoir une cohabitation entre écu d’or, d’argent, demi et quart de franc. C’est une période financièrement trouble, les finances publiques étant plombées par les dépenses énormes, notamment militaires : l’érection de fortification bastionnée, multiplication des effectifs armés etc. La France s’engage en 1630 dans la guerre de trente ans visant à affaiblir l’empire autrichien. L’importante circulation de monnaies étrangères, les variations de prix des métaux précieux et les dépenses croissantes de la Cour déstabilisent sans cesse la monnaie. L’avers des demi et quart de francs reste du même type que précédemment, le buste changeant bien évidemment, et la légende devenant « LUDOVIC. XIII. D. G. FRAN. ET. NAVA. REX. » (« LOUIS XIII ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE PAR LA GRACE DE DIEU »). La lettre d’atelier se trouve à 6h, sous le buste. Au revers, on trouve une croix formée de 4 éléments feuillus et d’un L en cœur. En légende « + SIT. NOMEN. DOMINI. BENEDICTVM » (« BÉNI SOIT LE NOM DU SEIGNEUR ») et l’année de millésime. Il existe encore une fois bien entendu des variantes à ces légendes, selon les ateliers. Louis XIII, demi franc au col fraisé, 1613, atelier de Rouen (B). Diamètre 26mm, poids 6,87g. ©monaiesdantan.com Louis XIII, quart de franc, 1641, atelier de Toulouse (M). Diamètre 25mm, poids 3,49g. ©monaiesdantan.com C’est dans ce contexte que le roi émet un édit le 31 mars 1640, réévaluant l’or et visant à assainir la circulation des monnaies. Cette ordonnance porte sur la création de trois pièces à l’effigie de Louis XIII (et portant son nom) : le demi-Louis de 5 livres, le Louis de 10 livres et le double Louis de 20 livres. L’or sera fourni par la refonte massive des anciens écus d’or et du monnayage d’or étranger (notamment les pistoles espagnoles). A noter qu’il existe des monnaies dites « de plaisir » (car servant à la table de jeu du Roi) de 40 ou 80 livres tournois (quadruple et octuple Louis). Cette ordonnance est suivie le 23 septembre 1641 d’une seconde qui créé une nouvelle espèce d’argent : le Louis d’argent, plus communément appelé écu. L’écu vaut 60 sols, et ses subdivision (demi, quart, douzain) respectivement 30, 15 et 5 sols. L’écu d’argent connu un tel succès que ce nom sera réservé au monnayage d’argent jusqu’en 1793. Cette année 1641 voit les dernières frappes des demi et quart de francs, qui ne seront dès lors plus utilisés. Le franc disparait une fois de plus, et ne reverra le jour qu’à la Révolution Française…
  5. Bonsoir ! Je ne fais pas de pub, je n'ai pas d'action ou d'intêret dans cette société, mais à titre personnel, quand je veux acheter du Napoléon, je me fourni ici : http://www.acheter-or-argent.fr/achat-or.html Il ne pratiquent qu'une prime à 3% et restent les moins cher que j'ai pu trouver... Actuellement, en vente à 214,78€ pour un pris théorique (au poids d'or) à 208,82€.
  6. medaille59

    Louis d'or

    Bonsoir ! C'est une pièce de 20 francs or, modèle au génie debout, modèle frappé de 1871 à 1898. Si son poids est bien de 5g, il y a un problème, son poids théroique devant être de 6,45g. Une pesée plus précise s'impose. Le diamètre est bon. La tranche doit porter en relief "Dieu protège la France" théoriquement... A désigne l'atelier de fabrication (Paris me semble-t-il).
  7. Bonjour ! Merci pour tout ! Je possède à titre personnel 4 monnaies sur celles qui sont représentées ci dessus, mais j'ai parfois mis des photos trouvées sur le net car en plus bel état. J'ai oublié de mettre le crédit du franc à cheval de Charle V par contre, je viens de m'en rendre compte. Donc non, je ne possède pas tout ça, j'en bave d'envie aussi (surtout le monnayage d'or de Philippe le Bel et de Philippe VI de Valois... des pures merveilles, mais leurs prix sont "merveilleux" aussi...)
  8. Juste à titre de complément, j’illustre l’autre grand type de monnaie en circulation : les quarts et huitièmes d’écu : Henri IV, quart d’écu, 1606, atelier de Bayonne (L). Diamètre 28mm, poids 9,46g. AVERS : + HENRICVS.IIII.D.G.FRANC.E.NAVA.RX. Croix formée d'un quadrilobe en cœur et de quatre éléments feuillus. REVERS : SIT NOMEN DOMINI BENEDITVM. Ecu de France couronné et accosté de II - II Lettre d'atelier à la pointe de l’écu. © monaiesdantan.com Henri IV, huitième d’écu Béarn, 1606, atelier de Morlaas (M). Diamètre 25mm, poids 4,70g. AVERS : HENRICVS. 4. D. G FRANC. ET. NAVA. REX. DB. Croix fleurdelisée. REVERS : GRATIA. DEI. SVM. Q. ID. SVM (millésime). Ecu couronné de France-Navarre-Béarn, accosté de V - III. © monaiesdantan.com Bonne soirée !
  9. Bonsoir ! L’assassinat du roi Henri III par le moine Jacques Clément en 1589 propulse Henri III de Navarre sur le trône de France, sous le nom de Henri IV. C’est la fin de la dynastie des Bourbons, et l’avènement de celle des Valois. C’est une période trouble, nous sommes en pleine guerre de religions, et la nomination de Henri de Navarre sur le trône de France, chef du parti protestant ne va pas sans provoquer de trouble : la Sainte union (catholique) refusant de reconnaitre Henri IV, et choisit pour successeur à la couronne l’oncle de Henri de Navarre, le cardinal Charles de Bourbon. Ce dernier aurait du régner sous le nom de Charles X, mais meurt en 1590, sans avoir pu exercer ses fonctions. Durant cette année 1589, on voit ainsi un monnayage frappé au nom de Henri III, mais également à partir de 1590, émanant d’ateliers ligueurs, des frappes au nom de Charles X. Certaines de ces monnaies seront encore frappées bien longtemps (1598) après la mort de Charles de Bourbon. Henri IV, qui n’a plus de réel opposant sérieux, reconquiert patiemment son royaume, avec la prise de Paris en 1594. C’est après l’adoption de l’Édit de Nantes en 1598, qu’une certaine paix peut s’installer dans le royaume de France. Ce n’est qu’à parti de ce moment que le roi peut s’attacher à restaurer un système monétaire sain : il reprend le système en vigueur sous Henri III, qui voit cohabiter 2 système fondé le premier sur les demi-franc et quart de francs, le second sur l’écu est ses divisions. Le graphisme des francs reste globalement le même, la légende de l’avers devenant « HENRICUS IIII D. G. FRANC. ET. NAVA. REX pour « Henri IV, roi de France et de Navarre » (variantes possibles « FRANCO. ET NAV. REX. par exemple…) Henri IV, demi franc, 1603, atelier de Toulouse (M). Diamètre 31mm, poids 6,90g. ©monaiesdantan.com Henri IV, quart de franc, 1604, atelier de Montpellier (N). Diamètre 26mm, poids 3,40g. ©inumis.com Le franc demeure peu utilisé durant le règne d’Henri IV, et est frappé de manière irrégulière.
  10. medaille59

    1434-1435 blanc au K

    Bonsoir ! Merci ! Oui, j'avais trouvé le même lien, je recherchai une confirmtion par une autre source.
  11. Bonjour ! Un peu overbooké ces derniers temsp, je progresse moins vite qu'espéré... Une petite suite néanmoins : La réintroduction de Henri III C’est en 1575 et sous le règne de Henri III(r. 1574-1589) qu’une réflexion est engagée afin de lutter contre l’instabilité monétaire et la hausse des prix : en 1577, le pouvoir décide d’introduire une nouvelle monnaie, l’écu d’or, et d’exprimer toute somme en cette unité, un écu d’or valant trois livres / 60 sous. Le franc est réintroduit en lieu et place du teston, non plus sous forme de monnaie d’or, mais sous la forme d’une pièce d’argent. Elle prendra dès lors le nom de « franc blanc ». Sa valeur est d’une livre tournois. Il s’agit d’une pièce de 14 grammes en argent, portant au revers le profil tourné à droite d’Henri III, la tête ceinte d’une couronne de laurier. La légende porte l’inscription « HENRICVS. III. D. G. FRANC. ET. POL. REX. » (« HENRI III ROI DE FRANCE ET DE POLOGNE PAR LA GRACE DE DIEU »). Le millésime se trouve à 6h dans la légende, la lettre d’atelier sous le buste. Un petit mot sur la légende et ce titre de roi de Pologne : Henri, à l’âge de 21 ans est candidat à la succession du trône de Pologne, et est élu le 11 mai 1573 roi de Pologne Lituanie. A la mort de son frère Charles, décédé sans descendance mâle, il rejoint la France abandonnant de facto la charge de roi polonais (un nouveau sera élu dès 1575) pour reprendre la couronne de France en mai 1574. Au revers, on trouve une croix formée de 4 éléments feuillus et fleurdelisés, et d’un H en cœur. En légende « + SIT. NOMEN. DOMINI. BENEDICTVM » (« BÉNI SOIT LE NOM DU SEIGNEUR »). Il existe bien entendu des variantes à ces légendes, selon les ateliers, il serait long et fastidieux de toutes les recenser… Conjointement sont créés des « demis francs » et des « quarts de franc » : les poids sont respectivement de 7 et de 3,5 grammes. Le graphisme est identique, mais les pièces sont bien évidemment plus petites. Dès 1586, la frappe des francs d’argent est suspendue : trop souvent rognées, le régime ne laisse en place que les modules d’un demi et d’un quart de franc. Henri III, Franc au col fraisé, 1580, atelier de Toulouse (M). Diamètre 36mm, poids 13,94g. ©monaiesdantan.com Henri III, Demi-franc au col plat, 1587, atelier de Toulouse (M). Diamètre 29mm, poids 6,86g. ©monaiesdantan.com Henri III, quart de franc au col plat, 1587, atelier de Bordeaux (K). Diamètre 26mm, poids 3,27g. ©monaiesdantan.com A très bientôt !
  12. Bonsoir ! Récemment acqui ce joli blanc au K, frappé sous Charles VII. Poids 2,60g / diam 27mm La lettre d'atelier se situe juste avant la croisette, à l'avers comme au revers. J'ai trouvé sur le web que le "a" oncial correspond à l'atelier de Chinon, mais je n'arrive pas à confirmer cette information par une autre source. Quelqu'un peut-il me confirmer l'atelier de Chinon ? Merci d'avance !
  13. Après le règne de Jean II le Bon Le duc d'Anjou, fils de Jean II le Bon, s'étant enfui de sa prison londonienne, le roi tint sa parole et alla se reconstituer prisonnier en Angleterre en janvier 1364. Il y meurt peu de temps après le 8 avril 1364. Charles V lui succède. Ce dernier poursuit un temps la frappe des francs à cheval, bien que ceux-ci ne soient plus destiner à payer une rançon inutile (l'otage étant décédé) et au final jamais honorée. Le franc à Cheval de Charles V est identique à celui de Jean II, à l'exception de la légende de l'avers qui porte désormais l'inscription « KAROLVS : DEI : GRATIA : FRANCORV : REX ». Charles V, franc à cheval, 1365 Dès 1865, le roi Charles V ordonne la frappe d'un nouveau modèle de franc qui prends le nom officiel de « denier d'or aux fleurs de lys », mais qui sera rapidement plus connu sous le nom de « franc à pied ». Ce franc garde les caractéristiques techniques de son prédécesseur. Charles V, franc à pied L'avers porte désormais l'image du roi de France, portant une tenue fleurdelisée et tenant dans ses mains les attributs royaux, debout sous un dais gothique décoré de fleurs de Lys. La légende porte l'inscription « KAROLVS x DI GR : FRANCORV x REX » (« CHARLES PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DES FRANCS ». Le revers change légèrement : la croix est désormais cantonnée de 2 couronnes et de 2 fleurs de lys, et entourée d'un quadrilobe anglé cantonné de 8 fleurs de Lys. Le franc d'or a coïncidé avec une période de redressement financier du royaume, et le terme reste dès lors dans les mémoires. A la mort du roi Charles V, le franc disparaît pour être remplacé par l'écu d'or à la couronne sous Charles VI. La guerre de Cent Ans poursuit ses ravages, tant militaires que financier. Il faut attendre le règne de Charles VII et l'intervention de Jeanne d'Arc pour que l'ennemi anglais reflue lentement. Sous le règne de Charles VII est émis un nouveau franc à cheval, en 1423, dont la frappe est rapidement abandonnée au profit de l'écu d'or. Charles VII, franc à cheval. Exemplaire du cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale de France Avers : KAROLVS D - EI.GRACI.FRACORV.REX Le franc disparaît alors pour une période de plus de 150 ans... Ca sera tout pour aujourd'hui, à suivre ultérieurement...
  14. Le Franc à cheval Il s'agit d'une pièce de 3,88 grammes d'or (soit 63 pièces pour 1 marc d'or, qui équivaut à une demie livre, environ 245 grammes), au titre de 24 carats (1000/1000ème). Les premiers francs à cheval sont frappés en février 1361. Il existe également une pièce nommé « grand franc d'or », de graphisme identique, mais d'un poids et d'un diamètre plus élevés (5,83g soit 42 pièces pour 1 marc d'or). Ces deux monnaies sont mentionnées dans l'ordonnance du 10 avril 1361 : « Pour ce est il que nous qui voulons que chascun saiche que nous qui avons très parfaite entention et bonne volonté de tout nostre povoir faire tout au plaisir du Dieu et au bien et prouffit commun de tout le peuple de nostre dit royaume, que iceulx puissent estre en bonne union et tranquillité , et que par le fait et mutacion de nostre dite monnoye, d'ores en avant, ne puisse estre grevé ni affaibli, mais puisse et doye le fait et gouvernement d'icelles demeurer et arrester en ung estat ; par très grant et bonne délibération eüe par plusieurs fois avec plusieurs prélats, barons, bourgeois et aultres à ce cognoissants, en considérant tout ce qui est à considérer, avons volu et ordonné et par ces présentes volons et ordonnons, et à tous quels que ils soient, tant de nostre lignage comme d'autres, qu'ils ne soient tant osés ni si hardys, surtout ce en quoy ils se peuvent mesfaire envers nous, de prendre ou mettre en appert ou en couvert pour aucun prix, sinon au marc pour billon, depuis la publication de ces présentes, et pour le prix que nous leur avons donné et qui s'en suit ci-après : c'est assavoir les francs d'or que nous avons fait faire, faisons et ferons faire d'ores en avant, n'ayent cours et soient pris ou mis que pour seize sols parisis la pièce tant seulement, ainsi comme ordonné avons paravant ; et aussi les autres grands francs d'or que nous avons ordonné estre faits des quels les deux sont et seront d'autelle valeur comme les trois francs de seize sols dessus dits, ne soient pris et mis que pour vingt-quatre sols parisis et non pour plus, etc. » Et aussi dans celle du 14 avril 1361 : « Que l'en face faire et ouvrer francs d'or fin de 63 de poids au dit marc, autels comme nous avons fait et faisons faire à présent, qui auront cours pour vingt sols tournois la pièce, si comme nous leur avons ordonné par avant ; et avec ce que l'en face faire et ouvrer francs d'or fin, plus grands les quels seront de quarante-deux pièces de poids au dit marc, et auront cours pour trente sols tournois la pièce, en y mettant différence, et en donnant en chacun marc d'or fin soixante livres tournois , etc. » La pièce est d'une certaine manière originale, car c'est la première monnaie à représenter le roi chevauchant l'arme à la main. Les représentations royales existaient auparavant, mais montrant toujours le roi assis ou debout, ne portant ses armes que sur l'écu d'or à la chaise de Philippe VI. Cette représentation équestre est plutôt l'apanage des sceaux utilisé à cette période. C'est également la première monnaie à porter le nom de franc. Jean II, Franc d'or à cheval, 1361-1364, atelier non connu. Diamètre 28,7 mm, poids 3,85 g. L'avers représente le roi en chevalier en arme, chargeant pour aller au combat (vers la gauche), portant une tunique fleurdelisée et un heaume couronné et surmonté d'une fleur de Lys (celle-ci se trouvant dans la légende de la monnaie. Le cheval du roi est recouvert d'un caparaçon, également fleurdelisé. En légende, on trouve l'inscription « IOHANNES : DEI : GRATIA : FRANCORV : REX », que l'on peut traduire par « JEAN, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DES FRANCS ». La devise latine est la règle à l'époque. On remarquera l'absence de numérotation du souverain, ce qui est normal à l'époque. Cette numérotation commencera à apparaître sous Louis XII, et sera généralisée sous Henri II (ordonnance royale de 1549). La mention « DEI GRATIA » rappelle que le roi tient son pouvoir directement de Dieu, et qu'il ne reconnaît par conséquent dans son royaume aucune autre autorité supérieure. Le revers est plus classique : il reprend globalement les codes utilisés à partir du monnayage royal de Saint Louis. On y retrouve une croix végétale, au cœur quadrilobé, entourée d'un quadrilobe orné de palmettes, cantonné de 4 trèfles. La légende porte l'inscription « + XPC*VINCIT*XPC*REGNAT*XPC*IMPERAT », qu'il faut lire « CHRISTUS VINCIT CHRISTUS REGNAT CHRISTUS IMPERAT » et qui se traduit « CHRIST VAINC CHRIST RÈGNE CHRIST ORDONNE ». Il s'agit là d'une acclamation prononcée lors des fêtes religieuses de Pâques. Utilisée au revers du monnayage royal d'or sous Saint Louis et sous cette forme jusqu'au règne de Charles IX, la formule (et également la croix) fait encore une fois référence au caractère divin du roi.
  15. Le traité de Brétigny et la création du franc Capture du roi Jean II le Bon, à l'origine du traité de Brétigny. Suite à la capture du roi Jean II, le dauphin Charles est nommé régent du royaume. Ce dernier doit faire face à de nombreuses difficultés : - en tout premier lieu, il faut lever la rançon du roi qui a été fixée à 4 millions de livres, soit plus de 16 tonnes d’or, somme considérable. - une révolte paysanne se propage autour de Paris, en Normandie et en Champagne (la Jacquerie). - le roi doit ensuite réprimer un soulèvement contre sa personne, initié à Paris par Étienne Marcel. C’est dans ce contexte qu’une armée anglaise débarque à Calais. Le régent Charles n’a guère le choix : la France est ruinée, en crise politique et sociale. Malgré une victoire stratégique contre l’armée du roi Édouard III, il faut conclure la paix avec l’ennemi anglais. Le traité de Brétigny est signé le 8 mai 1360, accordant à l’Angleterre des concessions territoriales (le tiers du royaume appartenant désormais à l’Angleterre), la rançon pour la libération de Jean II étant abaissée à « seulement » 3 millions de livres (soit tout de même la bagatelle de 12,5 tonnes d’or…). A cause de son repli dans le nord de la France, Édouard III renonce également à ses prétentions sur le trône de France. Après un premier versement de 400.000 livres en écus, Jean II est libéré sur parole et peut rejoindre le royaume le 25 octobre 1360, laissant tout de même derrière lui des otages en captivité à Londres, dont son frère et ses trois fils. De passage à Compiègne, il signe trois ordonnances le 5 décembre 1360 pour réintroduire un monnayage stable et de bonne qualité : - Généralisation de la gabelle (impôt sur le sel) et levée d’un impôt direct sur chaque foyer fiscal : le « fouage », - Renforcement des deniers d’argent, - Création d’une nouvelle pièce en or : le franc, en référence à la liberté retrouvée du roi (comme il est spécifié dans l’ordonnance royale : « Nous avons été délivré à plein de prison et sommes franc et délivré à toujours » […] « Nous avons ordonné et ordonnons que le Denier d'Or fin que nous faisons faire à présent et entendons à faire continuer sera appelé Franc d'Or »), établi à la valeur d’une livre tournois, soit 20 sols tournois, ou 240 deniers. De par son graphisme, la monnaie est rapidement appelée « franc à cheval ». La volonté du roi est de fixer un rapport le plus fixe possible entre l’or et l’argent, afin garantir une certaine stabilité. Il suit en cela les préconisations de son conseiller Nicolas Oresme, clerc, philosophe et économiste qui prône l’arrêt des mutations, afin de permettre à la monnaie de lutter contre les monnaies étrangères, notamment le florin de Florence qui domine l’Europe. Les anciennes monnaies ont vocation à être refondue, pour que seule la nouvelle monnaie circule. A suivre !
  16. La Guerre de cent ans Le début de la guerre n’est guère favorable au royaume de France, les défaites se succédant les unes aux autres implacablement : destruction de la flotte française à Lécluse en 1340, qui laisse les mains libres à l’Angleterre sur mer, défaite de Crécy en 1346, où les archers anglais déciment la cavalerie française. Dans la foulée, Calais tombe aux mains anglaise après 11 mois de siège (la ville restera anglaise pendant près de 2 siècles). La guerre est menée sous forme de raids, sans occupation du territoire, hormis certains points stratégiques. Ces raids sont dévastateurs et ruinent les régions traversées. Les périodes de trêves n’offrent pas plus de répit à la population, les soldats et mercenaires démobilisés s’organisant en bande qui mettent le pays en coupe réglée, pillant et semant la terreur. Pour compléter ce tableau déjà bien sombre, ajoutons qu’une grande épidémie de peste s’abat sur la France, achevant un petit peu plus une population déjà bien éprouvée… La Bataille de Crécy, le 26 août 1346 La peste noire de 1346-1352 ( Miniature extraite de la seconde chronique de Gilles le Muisit (1272-1352), abbé de Saint-Martin de Tournai. Manuscrit latin. ) Les mutations monétaires s’accélèrent et s’amplifient au rythme des défaites : on totalisera 85 mutations entre 1337 et 1380 ! La guerre ruinant le pays, de nouveaux impôts sont levés. Ces mesures rendent le pouvoir fort impopulaire après de la population et des acteurs économiques, ce qui aura une influence ultérieurement. En 1355, le fils d’Édouard III, le Prince de Galles dit Prince Noir, débarque en Aquitaine et dévaste la région. Dans une tentative pour contrer cette incursion, l’armée royale avec à sa tête le roi Jean II « le Bon » (successeur de Philippe VI) affronte l’armée anglaise près de Poitiers le 19 septembre 1356 : la bataille tourne au désastre pour l’armée française qui est écrasée, et le roi est capturé ! La bataille de Poitier, le 19 septembre 1356
  17. Monnayage d'or de Philippe Vi : Royal d'or Parisis d'or Lion d'or Pavillon d'or Couronne d'or Écu d'or à la chaise Ange d'or Florin Georges Chaise d'or (toutes photos : www.vinchon.com) A suivre !
  18. Bonsoir ! La suite arrive ! Prémices à la guerre de Cent Ans : En 1328, la mort sans héritier de Charles IV (r. 1322-1328), fils de Philippe le Bel et dernier des Capétiens mâles en ligne directe est directement la cause de la guerre de Cent Ans. Deux prétendants au trône sont alors en lice : Philippe de Valois, plus proche héritier de la lignée masculine, et le roi d'Angleterre Édouard III (1327-1377), qui fait valoir ses droits à la succession en tant que petit-fils de Philippe le Bel : la fille de Philippe le Bel, Isabelle de France, a été offerte en mariage à Édouard II d’Angleterre. Arguant une ancienne loi franque, dite "loi salique", qui exclue de la succession au trône de France la descendance par les femmes, Philippe de Valois est élu par les pairs du royaume roi de France sous le nom de Philippe VI. Édouard Ill, roi d’Angleterre, maître de la Guyenne, doit alors lui prêter allégeance (avec une certaine réticence, on peut l’imaginer). Lorsque Philippe VI de Valois arrive au pouvoir, il trouve un pays prospère et puissant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On copie le système de bonne monnaie prôné par Saint Louis, et de nombreuses et magnifiques monnaies d’or sont frappées à cette période (beaucoup seront d’ailleurs reprises par son successeur…) Néanmoins le jeu des mutations monétaires ne tarde pas à recommencer, et à partir de 1328, la monnaie commence à perdre de la valeur, jusqu’à 4/5 en 1342 (l’or quadruplera sa valeur sur cette période). A cette date, un nouveau conflit a éclaté entre le royaume de France et celui d’Angleterre : dès l’accession au trône de Philippe VI, ce dernier reprend la politique capétienne traditionnelle. Différents conflits, intéressant dans un premier temps l’Écosse mais surtout le duché de Guyenne, font monter la tension entre les Valois et les Plantagenets : la Guyenne, possession anglaise depuis 1188, est en effet à l’origine d’un conflit larvé entre les deux monarchies depuis plusieurs générations. Le soutien apporté par le royaume de France aux écossais contre les anglais incite Édouard III à rappeler ses prétentions au trône de France. Par mesure de répression, Philippe VI de Valois annexe alors la Guyenne. Commencent alors cent seize années de conflits qui verront s’alterner périodes de guerre et de trêve.
  19. Quelques exemples de monnayage d'or sous Phillipe le Bel : Petit Royal Masse d'or Chaise d'or Florin d'or à la Reine Agnel d'or (toutes photos : www.vinchon.com)
  20. Monnaie d’or, le franc est né non comme on pourrait le penser dans une période riche et prospère, mais dans une période particulièrement troublée, celle de la guerre de Cent Ans. Il me parait important de revenir sur ce conflit ainsi que sur les causes économiques et sociales qui ont précédé son introduction. Le franc étant une monnaie royale en or, nous en profiterons pour faire un petit aperçu succinct et rapide du monnayage d’or l’ayant précédé. Contexte préliminaire à l’apparition du franc : Philippe II Auguste (r.1180-1223) introduit la notion de monnaie royale à la fin du XIIème siècle afin d’affermir la puissance royale. Les deniers (parisiis et tournois) vont régner en maître alors que les monnayages locaux sont appelés à progressivement disparaître. Louis IX (Saint Louis, r.1226-270) poursuivra cette politique monétaire, tout en l’améliorant : fabrication de monnaies d’or (Écu d’or), fabrication de gros tournois de 12 deniers, ces dernières étant interdites de frappe hors du domaine royal. Enfin l’utilisation des monnaies féodales est autorisée, mais uniquement dans le lieu d’émission. Écu d'or de Saint Louis (département des monnaies, Bibliothèque Nationale de France) À la fin du XllIème siècle, Philippe le Bel (r.1285-1314) s'engage dans une politique militaire onéreuse contre l'Aquitaine anglaise et la Flandre. Afin de maintenir ses revenus monétaires, et pallier l’augmentation du cours des métaux précieux, le roi pratique des réajustements et des mutations (dévaluation successives, réévaluations partielles, baisse de poids en métaux précieux), ce qui perturbe fortement l’économie du pays, les règlements devant s’effectuer à la valeur de la monnaie au moment de la passation du marché. Philippe Le Bel C’est une période faste pour la création de monnaies notamment en or, qu’il fait battre en quantité : Petit royal, Masse d’or (grand royal), Chaise d’or, Florin d’or à la reine, Petit royal debout, agnel d’or… La monnaie de billon sera très abondante (le billon étant un alliage d’argent, de cuivre et de plomb), mais sa teneur en argent diminuera progressivement. Les successeurs de Philippe le Bel essaieront bien de revenir à plus de stabilité, mais sans grand succès. C’est Philippe VI qui parviendra à stabiliser les cours et rétablira une monnaie saine. Provisoirement toutefois, car lors du déclenchement de la guerre de Cent Ans, Les problèmes financiers du règne de Philippe le Bel réapparaîtront avec une toute autre ampleur… A suivre...
  21. SOMMAIRE - Contexte préliminaire à l'apparition du Franc - Prémices à la guerre de cent ans - La Guerre de cent ans : des débuts catastrophiques, la capture du Roi Jean II - Le traité de Brétigny et la création du franc - Le franc à cheval - après le règne de Jean II le Bon - La réintroduction de Henri III - La réforme monétaire de Louis XIII - En guise de conclusion : la révolution française et le retour au franc…
  22. Bonjour ! Depuis que je m'intéresse à la numismatique, j'ai eu l'occasion de me pencher un peu plus sur le franc, et notamment sur la période médiévale de cette monnaie. Je vous propose donc une synthèse des informations que j’ai pu réunir sur les origines du franc, jusqu'à la Révolution Française. Je n'ai pas la prétention d'être xhaustif ni de commettre quelque erreur. Aussi, tout commentaire, détail, correction ou illustration supplémentaires seront les bienvenues ! A mon sens, une collection ne se résume pas à une accumulation d'objets : j'aime rechercher le contexte et l'histoire qui entoure un objet, ce qui me fait dévier généralement vers d'autres objets, et d'autres thèmes etc. J'accorde donc une importance non négligeable aux faits, à l'histoire générale dans lesquels va venir se placer ledit objet ou thème (que ce soit pour les monnaies ou pour d'autres thèmes, étant collectionneur de longue date, la numismatique étant mon dernier point d’intérêt...) Le propos qui suivra ne dérogera pas à la règle. Je m'étendrai un petit peu sur l'époque et sur les faits historiques entourant le franc. Je n'ai pas l'érudition et les connaissances (impressionnantes) de certains et je pense que beaucoup d'entre vous connaissent déjà les détails de cet Histoire, néanmoins j'ai espoir que ce travail de recherche que j'ai mené tout d'abord à titre personnel profitera à d'autres, voire vous apportera quelques informations que vous ne connaitriez pas. J'ai personnellement totalement redécouvert cette période sombre qu'est la guerre de Cent Ans, ainsi que le XVIème siècle. J'exposerai cette histoire fascinante du franc en revenant tout d'abord sur le contexte général des XIIIème et XIVème siècles, sur les origines et les débuts de la guerre de Cent Ans. J'enchainerai sur la création du franc en tant que monnaie, ainsi que sur son évolution. J'aborderai ensuite sa réintroduction et sa disparition au XVIème et XVIIème siècles. Enfin, je conclurai plus brièvement toutefois sur la Révolution Française et le glissement de la monnaie royale vers le franc germinal. Je m'excuse d'avance pour les probables longueurs de texte, et je vous emmène sans tarder au fin fond du moyen âge !
  23. Et puis son successeur tant qu'on y est ! Franc à pied de Charles V :
  24. Bonjour ! Juste pour le plaisir de partager : Poids 3.85g et diamètre 29,8mm. La première monnaie nationale à porter le nom de Franc. Je me demande si je ne vais pas me lancer dans un petit dossier/article sur l'histoire du franc, de cette période à la Révolution Française... Ca me titille...
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