Bonsoir,
Je la trouve tellement belle, et en même temps tellement bizarre avec son noir sur les reliefs alors que le reste brille comme un pare-chocs, que j'ai un doute sur son authenticité.
Quoi qu'il en soit, elle semble plus proche d'une drachme de Rhodè que d'une imitation d'époque mais là aussi, il faut approfondir.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8482541j
Pour info, le monnayage dit "à la croix", imitant ou non (selon les auteurs, cf. ci-dessus) la drachme de Rhodè qui se trouve en actuelle Espagne, s'est développé le long de "l'isthme gaulois" qui reliait la Méditerranée à l'Atlantique en suivant à peu près la Garonne dès que possible. Les plus massives découvertes de ces monnaies se concentrent dans la région de Toulouse. Cet "isthme gaulois" était une voie commerciale majeure à travers la province romaine de Narbonnaise dès avant la conquête du reste de la Gaule. Il servait notamment à la circulation du vin venant d'Italie et consommé en Narbonnaise, mais ce vin depuis la Narbonnaise passait également la frontière avec "l'ennemi", les Gaulois indépendants jusqu'à la Guerre des Gaules, qui en étaient grands consommateurs. Ce vin pour lequel les Gaulois indépendants payaient jusqu'à un esclave pour une jarre était taxé en deniers, quinaires et victoriats au niveau de différentes agglomérations de Narbonnaise et plus lourdement encore lors du passage de la frontière avec la Gaule libre; c'est pour une taxation excessive, jugée handicapante pour l'agriculture italienne, que Marcus Fonteius, gouverneur de Narbonnaise en -75, a été mis en accusation de "crimen vinarium", "crime relatif au vin", et c'est pour sa défense que Cicéron a composé son plaidoyer "Pro Fonteio" par lequel nous avons des informations sur cette circulation et ces taxes variables d'une ville à l'autre.