Surtout par rapport à la Belgique !
A part ça (en réponse à Tichat), je trouve que la vie à Paris est extrêmement calme : il faut savoir choisir son quartier (et Dieu sait que je ne suis pas riche) et son appartement : toutes les fenêtres sur cour. J'entends moins de dix voitures par semaine, mais j'ai des oiseaux et des papillons. Bien sûr, si tu passes à Paris en logeant dans un hôtel à côté d'un bar à hôtesses, au-dessus d'une boîte de nuit et à cinquante mètres d'un grand machin touristique, tu vas trouver que c'est agité. Mais il n'y a guère que les touristes qui vivent ainsi à Paris, pas beaucoup de Parisiens... Les environs du Moulin rouge, c'est abominable. Mais il n'y a que les provinciaux, les Japonais, les Chinois et les Américains qui aillent dans un endroit pareil !
Quand j'habitais dans mon village presque natal, avec plus de vaches que d'hommes, en été j'avais plus de trois ou quatre fois par mois des gens qui entraient directement dans le jardin et tambourinaient à la porte, ou aux fenêtres, ou même passaient dans le jardin derrière la maison pour voir s'il y avait quelqu'un derrière, afin de me vendre des élagages, des billets de tombola, parce qu'il va y avoir la fête du tracteur dans le village d'à côté, parce que le chat s'est enfui, parce que je ne peux plus ignorer que Dieu m'aime comme son fils et a enduré la Passion pour mon salut, parce que la télé marche mal et on se demande si les autres captent bien, parce que le gars pensait être au 85 de la rue alors que nous sommes au 30, ou parce que "j'avais besoin de pisser et je pensais qu'il n'y avait personne" (authentique, j'ai trouvé des gens en train de pisser sur les hortensias). Les intellectuels du coin avaient comme loisir de ramasser des fruits pourris et de les lancer sur les murs des maisons, sans compter ceux qui jettent leurs canettes en roulant, et bien sûr sans regarder sur quoi ou qui ça tombe, et ceux qui renversent les poubelles parce que la route bouge. Je n'ai jamais connu à la campagne la paix qu'on me fiche à Paris
Pour moi, la campagne, c'est l'endroit où on met des barreaux aux fenêtres (toutes les maisons des membres de ma famille ont été progressivement équipées; certaines ont même l'alarme au rez-de-chaussée quand les habitants dorment à l'étage) et où une personne sans voiture est une personne morte.