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Cotations Monnaies Royales


Invité albertis26

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Invité Double Louis

Bravo et bienvenue dans le petit monde des créateurs de site relatifs aux Monnaies Royales (et ils ne sont pas légions....)

Pour les Doubles Louis d'or de Louis XVI, période 1789-1792, une mine d'info sur mon site: www.gold2louisXVI.fr (et hop, un peu de pub au passage...)

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des nouvelles du trésor de l'amiral duchaffault

A qui appartiennent les louis d'or retrouvés dans l'ancien château d'un aristocrate mort sous la Révolution? A ses descendants ou aux découvreurs? Dix ans d'une guerre de Vendée judiciaire

Lorsqu'il a entendu un premier bip, Rodrigue G. ne s'est pas emballé outre mesure. Encore un clou rouillé? Une boîte de conserve? Deux mois après avoir acheté un détecteur de métaux pour prospecter les sous-bois et les champs alentour, le jeune Vendéen n'a pas encore eu la main heureuse. Mais, en cette matinée frisquette du 8 février 1993, la chance a choisi son camp.

Ce jour-là, Rodrigue, 23 ans, tourneur-fraiseur de métier, a donc demandé à ses voisins, Claude et Imelda N., l'autorisation de promener sa «poêle à frire» dans le parc de leur propriété, à La Guyonnière (Vendée). «Au bout de vingt minutes, il est venu me voir, tout excité. Il avait trouvé une pièce d'or! Je lui ai dit de la garder. Mais, quelques minutes plus tard, il est revenu: son détecteur n'arrêtait plus de crépiter!» se souvient Mme N. Armés d'une pioche, Rodrigue, son père et leurs voisins découvrent, à soixante centimètres de profondeur, des centaines de pièces empilées dans le sol. Un trésor digne d'un roman d'aventures: en tout, 1 742 louis et doubles louis d'or, frappés entre 1728 et 1789. Les heureux voisins décident de partager équitablement les 15 kilos d'or. Une moitié pour Rodrigue, découvreur du trésor, l'autre moitié pour Claude N., propriétaire du terrain. Puis, comme la loi l'exige, ils vont signaler leur trouvaille aux autorités.

La belle histoire aurait pu s'arrêter là, chacun rêvant déjà à la meilleure façon de tirer parti de cette manne inespérée: 3 millions de francs environ (450 000 euros). Mais c'était compter sans le poids de l'Histoire et de la mémoire familiale, souvent traumatique, entretenue par les grandes lignées aristocratiques vendéennes depuis la Révolution. Car, depuis onze ans, la propriété du trésor de La Guyonnière est contestée aux deux découvreurs par les descendants de l'amiral Louis-Charles du Chaffault, décédé en 1794, à qui les monnaies d'or auraient pu appartenir. Deux procès, l'un en septembre 2000, l'autre le 17 septembre dernier, ont, tour à tour, attribué la propriété du magot aux héritiers de l'amiral, puis, en appel, à Rodrigue et à ses voisins. L'affaire pourrait maintenant être tranchée devant la Cour de cassation.

Quelle qu'en soit l'issue, ces deux procès méritent déjà de figurer un jour dans les annales du concours de la magistrature. Durant les audiences, pour emporter la décision, chacune des parties a convoqué à la barre l'histoire tragique des guerres de Vendée, examiné à la loupe un arbre généalogique s'étirant sur deux siècles, disserté sur les notions de trésor et de hasard et planché sur les légendes populaires qui foisonnent dans le bocage vendéen. Le tout sous la figure tutélaire de l'illustre amiral, dont l'ombre plane sur les débats.

L'affaire a débuté quelques mois après la découverte du pactole, en 1993. Au chômage, Rodrigue G. décide de vendre une partie de ses pièces. Mais une publicité annonçant cette mise aux enchères de monnaies d'or, «Un trésor de Vendée», à l'hôtel Drouot, attire l'attention d'une descendante de l'amiral du Chaffault. Elle tente, en vain, de s'opposer à la vente. Le temps de rameuter la famille et, cinq ans plus tard, ce sont 77 héritiers qui portent l'affaire en justice. Des dizaines de cousins, nièces et petits-neveux ont été débusqués par le cabinet d'études généalogiques Coutot-Roehrig, spécialiste européen en la matière. «Il nous a fallu deux ans de recherches pour retrouver individuellement les membres des huit branches de la famille», raconte Xavier Starck, correspondant à Nantes de Coutot-Roehrig, tout en dépliant un tableau généalogique long de 11,50 mètres. Le document, qui court d'un bout à l'autre de son bureau, est un véritable Bottin mondain vendéen. Les noms à particule s'y égrènent en guirlande. A ses côtés, Antoine Bergeron, 77 ans, l'un des héritiers, ravive pieusement la mémoire de son aïeul. En greffier scrupuleux, il énumère les «preuves» démontrant que le trésor trouvé à La Guyonnière est bien celui de l'amiral.

A commencer par le curriculum de l'ancêtre. Louis-Charles du Chaffault, né en 1708, possédait un château, une vingtaine de métairies et une maison de campagne au lieu-dit Meslay, à La Guyonnière. C'est dans le parc de cette demeure disparue, aujourd'hui propriété de Claude N., que les louis d'or ont été trouvés. Mais l'amiral est resté dans l'Histoire pour ses faits d'armes: il fut l'un des héros de la bataille navale qui, le 27 juillet 1778 au large de l'île d'Ouessant, vit 27 vaisseaux français mettre en déroute 30 navires anglais. Gravement blessé, il se retira sur ses terres. Pour ses bons et loyaux services, l'homme percevait 9 000 livres de pension. C'est cet argent que l'amiral aurait enterré dans sa propriété, juste avant d'être arrêté.

Car, en septembre 1793, au plus fort de la Terreur, du Chaffault, comme la quasi-totalité des nobles vendéens, fut emprisonné. Ses terres furent confisquées, revendues au titre des biens nationaux. Ses demeures pillées et brûlées. Il échappa à la guillotine, à la fusillade et aux sinistres noyades dans la Loire. Mais il mourut en captivité, en juin 1794, à 86 ans. Sans avoir pu révéler à ses proches où il avait caché son trésor. A ce propos, Antoine Bergeron brandit l'ouvrage d'un certain Dugast-Mattifeux, publié en 1888: "L'auteur y rapporte que son père croisa un jour l'amiral conduisant une carriole. Ce dernier lui a dit: «Mattifeux, j'emporte la grenouille [la fortune]!"» Pour les héritiers de Du Chaffault, qui perpétuent le souvenir du «génocide vendéen», l'affaire est entendue: l'amiral a bien évidemment caché ses louis d'or sur son propre domaine, espérant les retrouver une fois la tourmente passée. CQFD. En 2000, ce «faisceau d'indices concordants» avait suffi à emporter la décision du tribunal de La Roche-sur-Yon (Vendée). Et l'avocat des descendants, Antoine de Guerry - lui-même apparenté à du Chaffault, mais pas héritier - avait obtenu que Rodrigue G. et Claude N. soient condamnés à restituer les 1 401 pièces restantes et à rembourser 208 500 euros, le produit de la vente des 341 autres monnaies.

Durant l'audience d'appel, le 17 septembre dernier, les avocats des découvreurs ont sorti la grosse artillerie. «Comment peut-on, deux cents ans après, revendiquer la propriété d'un trésor que l'on n'a jamais cherché? s'indigne Bertrand Brécheteau, avocat de Rodrigue. Car il s'agit bien d'un trésor, tel qu'il est défini par la loi: "Toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété et qui est découverte par le pur effet du hasard".» Antoine de Guerry rétorque qu'invoquer le hasard lorsqu'on utilise un détecteur de métaux est un tantinet fallacieux. Nouvel intermède, avec définition du Robert à l'appui. Dominique Ménard, avocat de Claude N., dégaine alors deux arguments imparables, l'un pour le plaisir de la rhétorique, l'autre frappé au coin du bon sens. Primo: la tradition populaire rapporte que, dans sa prison, l'amiral reçut la visite d'un soldat de l'armée révolutionnaire, venu le narguer. Tout en lui soufflant la fumée de sa pipe au visage, il aurait lâché: «Ton château est brûlé, les trésors que tu avais enfouis sont confisqués!»

Secundo, souligne Dominique Ménard, «à l'époque, tous les nobles vendéens ont enfoui leurs richesses précipitamment. Ces pièces peuvent avoir appartenu à n'importe qui». Avant de poursuivre: «Il est impossible de se proclamer héritier d'un trésor qui ne comporte aucun moyen d'identifier le propriétaire de l'époque.» C'est ce dernier point de droit qui a remporté la mise. Les louis d'or restent pour l'heure la propriété des découvreurs.

Les héritiers de l'amiral, dépités, se sentent spoliés, privés de ces «pièces d'une grande valeur sentimentale et patrimoniale»: «Devrons-nous courir les salles de vente pour les racheter et pouvoir les transmettre à nos enfants?» Antoine de Guerry va plus loin: «Pour un tribunal de la Ve République, il n'est peut-être pas politiquement correct de donner raison aux descendants d'un aristocrate vendéen qui portent des noms à rallonge, relève-t-il. Un ouvrier métallurgiste avec un trésor, c'est plus romantique.»

Au dire de son avocat, Rodrigue G. va bien. Très discret, il refuse désormais de se montrer et de raconter son histoire. Hormis l'achat de quelques appartements, rien n'a changé dans sa vie. A 34 ans, il travaille toujours à l'usine. Il continue de battre la campagne avec sa poêle à frire. Son aventure a suscité bien des vocations. Mme N., notamment, a acheté un détecteur de métaux. Son petit-fils, âgé de 6 ans, adore jouer avec. Récemment, il a trouvé une capsule de bouteille dans le parc. Il est persuadé que les chevaliers de la Table ronde y ont bu beaucoup de vin, avant d'enterrer leur trésor au pied d'un arbre.

http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... 88529.html

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