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Une histoire de la monnaie en France


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En Gaule les premières monnaies gravées apparurent vers le IVe siècle av. JC, chaque peuple gaulois frappant les siennes. 1 sou d'or = 40 deniers d'argent. Sous les Mérovingiens ce fut le triens et le sou, en or. Au VIIe siècle abbayes, villes et seigneurs battent monnaie.

La 1ère monnaie royale française apparut sous Dagobert (629-639).

Le premier roi carolingien, Pépin le Bref (751-758) frappa le denier d'or, valant 1/12e de sou et 1/240e de livre, il s’octroie le monopole de la frappe des monnaies, décidant de l’ouverture et de la fermeture des ateliers, du poids, du titre et des sujets représentés.

En 781, poursuivant les réformes de son père, Charlemagne (768-814) abandonne le système monétaire reposant sur le sou d’or, métal devenu trop rare. Il instaure un nouvel étalon, la livre de 322,2 g (unité de poids) qui vaut 20 sous ou 240 deniers (1 denier pèse 1,3425 g d'argent pur). Il lance la frappe de pièces de plus petite valeur : le demi-denier est appelé "obole" (ou "maille"), le quart de denier est appelé "piste". A cette époque la livre et le sou sont des unités de compte, seul le denier, pièce en argent, est une pièce sonnante et trébuchante qui circule réellement et s'impose comme monnaie unique en Europe. Le denier remplace l'usage du troc en grains, en bétails, en volailles, en chevaux et en grains de poivre. Le métal d'argent utilisé pour fabriquer ces pièces provient des mines de la montagne du Hartz en Allemagne et du trésor des Avars récupéré en 795.

LOUIS Ier Le Pieux ou Le Débonnaire (814-840) Un changement de taille dans les deniers intervient vers 822. Il est alors fabriqué 20 sous ou 240 deniers dans une livre de 18 onces, ce qui donne un poids théorique de 2,039 g d'argent 950. Ce type va être frappé pendant plus de deux siècles dans l'Occident médiéval.

Charles II Le Chauve (840-877) Roi 840-875 Denier de 1,852 g d'argent 950

Après les Francs, la monnaie d'or ou d'argent disparut pratiquement d'Europe durant 3 siècles.

La monnaie de compte, unité conventionnelle servant à exprimer le montant des transactions, devint la Livre, tout d'abord la Livre Parisis (de Paris) à partir de Hugues Capet (987), puis la Livre Tournois (de Tours) qui supplanta la Livre Parisis à partir de Philippe Auguste.

La Livre Tournois se subdivisait en 20 SOLS, et chacun de ces sols était lui-même divisé en 12 DENIERS, le denier étant la monnaie courante de cette époque. On pouvait donc frapper, avec une livre d'argent, 240 deniers. Ce système de compte resta en vigueur jusquà la fin du XVIIe siècle.

La première monnaie royale ‘le denier parisis’ apparaît sous Philippe II Auguste (1180-1223). Le denier royal est alors lui-même en concurrence avec le denier ‘tournois’. Le roi Louis IX, plus connu sous le nom de saint Louis (1226-1270), fait frapper deux pièces de forte valeur : le gros tournois en argent, équivalent de 12 deniers (soit un sou tournois), et l’écu en or valant 10 sous. Ce ne fut que sous Philippe IV Le Bel (1285-1314) que les monnaies d'or et d'argent revinrent courament en circulation.

Louis IX (St-Louis) imposa la monnaie royale, s'engageant à ne frapper que de la monnaie de bon aloi, selon la livre tournois. Cet écu ne circula pas, servant de monnaie de prestige mais officialisera la livre tournois, en usage dans l’ouest du pays, comme monnaie officielle du royaume de France.

Le GROS tournois (sou d'argent valant 12 deniers d'argent) de Saint Louis pèse 4,22 gr. et valut longtemps 1 sou tournois. 1 écu d'or = 10 "gros sous" d'argent ou 120 deniers d'argent

Du 14e siècle à 1792 circula le liard, valant 3 deniers ou 1/4 de sou.

6 septembre 1329 émission du gros tournois français de Philippe VI définissant le gros de compte, qui servit plus d'un siècle. Une espèce réelle, une bonne monnaie d'or ou d'argent à l'origine, servait à calculer en unités de compte traditionnelles, livres, sous, deniers, des sommes pouvant être représentées par toutes sortes d'espèces, d'or, d'argent ou de billon. La monnaie, réelle à l'origine, devenait une monnaie de compte qui évaluait toutes les monnaie réelles. Les systèmes fondés sur une seule pièce présentaient un inconvénient : comme il n'y avait que rarement un rapport fixe entre or et argent, voire entre argent et billon, il était délicat d'évaluer une monnaie d'un autre métal. C'est pourquoi les systèmes de comptes s'organisèrent autour de plusieurs pièces, une d'or, une d'argent et parfois une de billon.

En 1356 Jean le Bon fait frapper le "franc", c'est-à-dire libre, en or fin valant 1 livre tournois. Ce franc sera taillé à raison de 63 pièces dans un marc d’or fin (244,75 grammes) ce qui donne à la pièce un poids de 3,87 grammes ou un gros un grain (3.824 gr + 0.053 gr = 3.877 gr).

Le franc de compte se divisait en 16 gros de compte. Il eut la chance de correspondre au rapport or-argent des monnaies royales fixé par l'émission du gros tournois de 1361, ce qui permit au système franc-gros d'écarter le système florin-gros (1 florin de 12 gros, 20 deniers ou sous), qui, par les régions à l'est du Rhône, par le Dauphiné devenu français en 1349, par la Bresse, la Franche-Comté, par les marchands et banquiers, s'était répandu en France en Languedoc, en Lyonnais, en Forez, en Auvergne, en Bourgogne, mais qui, né avant les grandes mutations, s'écartait du rapport entre monnaie d'or et monnaie d'argent.

En 1361, le bon florin, ou le florin de poids valoit quinze sous tournois ou douze tournois d’argent, le tournoi quinze deniers tournois ; donc le florin valoit 180 deniers tournois.

Septembre 1602 Henri IV met fin à la réforme de 1577. Il interdit le compte en écus et rétablit le compte en Livres, sous et deniers.

23 Décembre 1641 Réforme monétaire, décrit général de tous les francs. Louis XIII crée le louis d'or, qui gardera son poids de 6,75 g jusqu'en 1709 (l'écu d'or fut démonétisé en 1679 et ne fut plus frappé qu'en argent). Circulent alors le louis d'or, l'écu en argent (ou louis d'argent = 25 gr d'argent pur = 60 sous = 6,25 gr d'or fin), deniers, sous, billons, et liards en cuivre. Disparition du Franc en tant que monnaie réelle. Mais le Franc de 20 sous, c'est à dire d'une livre reste dans les mémoires et dans le langage courant, le mot Franc est toujours l'équivalent de Livre.

Janvier 1726 Louis XV Edit de Marly Dernière définition des monnaies dans l'Ancien Régime. Fixe la taille, le poids, le titre des monnaies d'Or et d'Argent.

Modifié 26 mai 1726 Ecu de 6 L Louis de 24 L. Poids théorique d'une livre 4,50516 gr. d'Argent fin et 0,31136 gr. d'Or fin. Rapport Argent/or environ 14,5;

Circulent :

- en or : le double louis (48 livres), le louis (pièce de 7,6485g d'or à 91,66% valant 24 livres ou 4 écus), le 1/2 louis (12 livres).

- en argent : l'écu (pièce de 29,4883g d'argent à 91,66% valant 6 livres), le petit écu (3 livres), le 1/5 d'écu (24 sols), le 1/10 d'écu (12 sols), le 1/20 d'écu (6 sols).

- en billon : les pièces de 2 sols, 1 sol 1/2, et 1 sol.

- en cuivre : le liard double ou 1/2 sol (6 deniers) et le liard (3 deniers).

Loi du 24 Août 1793 Abandon du système duodécimal pour le système décimal. Les monnaies prévues ne seront jamais frappées.

DENIER (de-nié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des de-nié-z argentés), s. m.

1° Monnaie romaine d'argent, qui d'abord valut dix as et plus tard seize. Jusqu'à la fin de la République, le denier fut fixé au poids de 84 à la livre ; ce qui représente, en poids, 3 gr. 85.

2° Ancienne monnaie française d'argent. Le denier était la deux cent quarantième partie d'une livre d'argent. Sorte de monnaie de cuivre, ayant cours pour la douzième partie d'un sou, et dite aussi denier tournois, denier de prix ou de cours. Vingt pistoles rapportent par année dix-huit livres six sous huit deniers, à ne les placer qu'au denier douze.

3° Denier fort, ou fort denier, ce qu'il faut ajouter à la fraction qui excède une somme pour avoir la valeur de la plus petite monnaie au-dessus de la fraction. Le fort denier de trois francs quatre centimes est un centime [ce qui fait un sou]. Le fort denier est pour le marchand.

8° Intérêt d'une somme, d'un capital. Le denier cinq, dix, vingt, l'intérêt valant le cinquième, le dixième, le vingtième du capital, c'est-à-dire 20, 10, 5 pour cent. L'argent à tout denier se prêta sans usure, BOILEAU Sat. XII. Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? - Vingt

livres, BOILEAU 8. Les rentes qui étaient au denier dix tombèrent

au denier vingt, MONTESQ. Esp. XXII, 6.

Vendre une chose au denier vingt, au denier trente, au denier quarante, etc. la vendre pour un prix établi sur la supputation que cette chose rapportera le 20e, le 30e, le 40e de la valeur. Il a acheté Barbesieux au denier seize, SÉV.

9° Désignation d'une certaine part qu'on avait dans une affaire (perte ou gain), c'est-à-dire la 240e part (le denier étant la 240e partie de la livre). Deux deniers équivalent à un 120e, trois deniers à un 80e, et ainsi de suite. Il avait deux deniers dans la ferme. Sens vieilli.

10° Terme de monnayage. Denier de poids ou, absolument, denier, le tiers du gros ou la 24e partie de l'once et la 192e du marc, ce qui revient à la 785e partie du kilogramme. Le marc contient 8 onces ; l'once, 8 gros ; le gros, 3 deniers ; le denier, 24 grains ; ainsi il y a au marc 8 onces, 64 gros, 192 deniers et 4608 grains, Édit sur les monnaies, t. VI, f° 164, aux archives des finances.

Denier de fin, ou, simplement, denier, chacune des parties de fin contenues dans une quantité quelconque d'argent que l'on suppose partagée en douze parties égales. L'argent pur est dit de l'argent à douze deniers. On évalue la bonté de l'argent par deniers, et celle de l'or par carats.

PITE Petite monnaie de cuivre, qui valait anciennement la moitié d'une obole et le quart d'un denier. Dans la Déclaration du 29 octobre 1640, après avoir énoncé les livres, sols et deniers, on énonce les fractions de deniers en oboles, pites, semi-pites et fractions d'iceux.

HISTORIQUE : XVIe s. à vendre le grain d'or fin onze deniers pite, la livre ne vaut que sept vingt huit escus d'or

ÉTYMOLOGIE : Provenc. picta ; du bas-lat. picta, pictavina, petite monnaie

frappée à Poitiers, Pictavum.

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