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Jeton de dauphin Charles VIII. Rare.


jader-j1

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joli jeton, dommage pour le trou.

karolvs : dei : gracia : francorvm : rex : d : / G : ete : fet: aplesamset : por: les Gatilome : D : R

 

voir 620 https://books.google.fr/books?id=C4kXoWNs3tQC&pg=PT1&lpg=PT1&dq="francorvm+rex+d"&source=bl&ots=IUyLOcccjQ&sig=31j4_5eBKGYVVyV1x3d3CAXLk5s&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjlprCfjLbdAhUKLsAKHVabDJQQ6AEwAHoECAIQAQ#v=onepage&q="francorvm rex d"&f=false

 

on la trouve aussi page 49, et comme c'est du vieux français illisible pour un polonais, je retranscris

 

La première de ces médailles et d'argent doré. (Elle se trouvait dans le médailler de la Maison Professe de Paris).
D'un côté sont les armes de France telles que nos rois les portent aujourd'hui, écartelées avec celles du Dauphiné. L'inscription, en lettres gothiques, est Carolvs : Dei : Gatia : Francorvm : Rex : D. Cette dernière lettre signifie Delfinus.
A côté de ce D est un coeur sur un petit cercle, et à côté du coeur une fleur-de-lys, qui est entourée de quatre petits cercles : plusieurs autres cercles semblables sont semés dans les deux légendes ou inscriptions de la médaille, et il y en a deux, l'un sur l'autre, après chaque mot.
le revers est un champ semé de fleurs-de-lys sans nombre, et au centre est un K couronné, qui est le première lettre du nom Karolus, selon l'ancienne orthographe, ou le K se mettait souvent pour le C, même du temps de Charles VII, ainsi qu'on le voit sur une médaille que j'ai.
L'inscription est en lettre gothiques.
J'ai fait pour gentilshommes.
G : ete : fet: aplesamset : por: les Gatilome : D : R
Et puis suit la figure d'un dauphin.

Cette pièce est de la grandeur de nos écus blancs.
Ce n'est point une monnaie : premièrement parce qu'elle est d'argent doré : secondement parce que l'inscription d'un côté est en Français, ce qui ne s'est jamais vu jusqu'à présent sur nos monnaies, excepté dans un exemple dont je parlerai, et dont je rapporterai la raison particulière.
On peut faire plusieurs questions sur cette espèce de médaille. 1°. Sous lequel de nos rois appellés Charles elle a été faite ? 2°. Où a-t-elle été faite ? 3°. A quelle occasion à-t-elle été faite ? 
Première question.
Sous quel roi a-t-elle été faite ?
1°. Elle n'a point été faite sous nos quatre premiers Charles. Outre plusieurs raisons qu'on en pourrait apporter, celle-ci suffit : c'est que Charles V a été le premier a porter les armes du Dauphiné et le titre de Dauphin, par Humbert, Dauphin du Viennois.
2° La médaille n'a point été faite sous Charles IX parce que même avant son règne, du moins en France, et je crois en Espagne, en Allemagne, en Italie, on ne se servait plus de caractères gothiques dans ces sortes de monuments. Il reste donc de savoir si c'est sous Charles VIII, sous Charles VII, sous Charles VI, ou sous Charles V que la médaille a été frappée.
3°. Deux raisons peuvent persuader qu'elle n'a point été faites sous le règne de Charles V. La première, que selon l'opinion vulgaire, les armes de France jusqu'au temps de Charles VI, étaient des fleurs-de-lys sans nombre, et que ce n'est que sous le règne de ce prince qu'on acommencé à n'y en mettre que trois.

 

quel que soit mon plaisir de lire du français de mon enfance c'est long à taper, la suite sur demande...

la suite est très intéressante, mais très longue, et indique une origine espagnole en hommage à charles 5.

 

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Il y a 1 heure, hpdp a dit :

joli jeton, dommage pour le trou.

karolvs : dei : gracia : francorvm : rex : d : / G : ete : fet: aplesamset : por: les Gatilome : D : R

 

voir 620 https://books.google.fr/books?id=C4kXoWNs3tQC&pg=PT1&lpg=PT1&dq="francorvm+rex+d"&source=bl&ots=IUyLOcccjQ&sig=31j4_5eBKGYVVyV1x3d3CAXLk5s&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjlprCfjLbdAhUKLsAKHVabDJQQ6AEwAHoECAIQAQ#v=onepage&q="francorvm rex d"&f=false

 

on la trouve aussi page 49, et comme c'est du vieux français illisible pour un polonais, je retranscris

 

C'est intéressant, tu le sors d'où ? Pas du catalogue, il n'a pas de page 49.

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du coup je trouve un scan plus ou moins lisible de ce texte, je colle brut la suite

https://archive.org/stream/mmoiresdunesocit02gros/mmoiresdunesocit02gros_djvu.txt

 

que fous le règne de ce prince qu'on a com- 
mencé à n'y en mettre que trois. Or , dans l'écuf- 
fon des armes de France , gravé fur celle-ci, il 
n'y a que les trois fleurs-de-lys comme aujour- 
d'hui. La féconde , que ces mots de l'infcrip- 
tion : Pour les gentilshommes D. R. ( fuppofé 
que ces deux lettres lignifient du Roi, comme 
il paroît allez naturel ) femblent marquer un 
corps déterminé de gentilshommes. Or, la com- 
pagnie de cent gentilshommes , qu'on appelle 
quelquefois dans l'hiftoire gentilshommes du 
Roi , penfionnaires du Roi , ne fac formée que 
par Louis XI j cela ne convient pas au temps de 
Charles V j ôc cette féconds raifon excluroit
encore le temps de Charles VI, & le temps ds 
Charles VII , prédeceifeurs de Louis XI ; d'où 
il faudroit conclure qu'elle a été taire fous Char- 
les VIII , & il ne refteroit plus qu'à refondre 
les deux autres queftions 5 fa voir où , Se à 
quelle occalion la Médaille a été faite ; chofes 
très-difficiles , pour ne pas dire impoliiblcs à de- 
viner , iî on la fuppofe faite fous le règne de ce 
prince. 

Après tout , comme il ne s'agit ici que de 
conjectures , je crois en avoir d'aiïez probables 
qu'elle a été faite fous Charles V-, nonob.ftant 
les deux raifons que j'ai propofées contre ce fen- 
riment , dont la première , tirée des trois fleurs- 
de - lys , malgré l'idée commune , eft très-cer- 
tainement faufle. M. le Blanc, dans fon traité 
des monnoies de France , en produit une d'or de 
Philippe de Valois , aïeul de Charles V , appel- 
lée Ange, ou Angelot, parce qu'il y avoit un 
ange gravé deflus. Et dans cette monnoie l'ange 
tient l'éca de France , où il n'y a que trois 
fleurs-de-lys, deux ôc une , comme on parle en 
termes de blafon, c elt-à-dire , dans la même 
difpofidon qu'on les a aujourd'hui dans les armes 
de France. Le même auteur ajoute que le père 
du Moulinet lui fit voir une charte avec le fceau 
de Philippe-le Bel, dans lequel il n'y avoit que 
trois Meurs- de-lys , <Sc une au contre- feel j que 
lui-même avoit ['original d'une autre charte avec médaulk. 
le fceau du Roi Jean , fur lequel les trois fleurs- 
de-lysfe trouvoient. Le père Mabilion, dans fa 
diplomatique , dit auŒî qu'il n'y en avoit pas 
davantage dans lë contre-fcel de Charles V. 

Pour ce qui eft de la féconde difficulté , prife- 
de ces mots : Pour les gentilshommes du Roi , je 
tâcherai d'y fatisfaire en expliquant mon fyftême , 
& en réfolvant les deux autres queftions : favoir, 
où , & à quelle occafion la Médaille a été faite? 

Seconde et troisième questions. 

Ou , & à quelle occafion la Médaille a-t-elh 
été faite ? 

La folution de ces deux queftions me fer- 
vira de preuves , pour montrer' avec beaucoup de 
vraifemblance que la Médaille a été faite fous le 
règne de Charles V. 

i°. Il me paroît que cette Médaille n'a point 
été faite en France. Mesraifons font , i° qu'on 
ne voit guères de monnoies , ni de Médailles 
faites en France , où l'infcription foit Franéoife, 
comme une des deux infcriptions l'eft dans celle- 
ci. L'infcription porte : J\ù été fait à Plefamfet 5 
c\r après plufieurs perquifitions que j'ai faites, 
foit dans les livres , foit par quelques perfonnes 
habiles que j'ai confultées 3 je n'ai pu découvrir
a icun Heu en France, qui portât, ou qui eût 
porté le nom de Plefamfet. J'avois cru d'abord 
q .'elle avoir été faite en Dauphiné , à caufe qu« 
prefque toutes les monnoies où font les armes 
du Dauphin , foit jointes avec celles de France , 
foie feules , ont été frappées dans cette Province j 
mus un homme de qualité ( * ) de Dauphiné, 
qui a beaucoup d'efprir , de capacité, & de con- 
noiflance par fon emploi , même dans toute 
cette Province , m'a affuré qu'il n'y avoir en ce 
pays-là , ni ville , ni bourg , ni village qui por- 
târ le nom de Plefamjet. L'infcription Françoife 
eft tellement corrompue pour l'orthographe , 
qu'il eft impotîible qu'elle ait été gravée par un 
François , & encore moins par un ouvrier pu- 
blic. On y lit un G, pour le mot j'ai, fet pour 
fait , por au lieu de pour , gatilorne pour gen-i 
tilskommes \ car quoique le François de ce 
temps- là fût bien différent de celui d'aujourd'hui , 
ceux qui ont lu les auteurs contemporains de 
Charles V, ou des autres Charles, favent que 
cette différence n'eft pas celle qu'on apperçoit 
dans l'infcription ; car on n'y verra pas un G , 
pour exprimer le mor 'fai , ni por au lieu de 
pour : on écrivoir gentilshommes comme on l'écrit 
d'une Société célèbre. 

aujourd'hui , 8c l'on ne mettoit pas le fingulier „, 
pour le plurier. 

z°. En fuppofant l'infcripcion faite en un pays 
étranger , il y a dans cette infcription même 
un mot qui marque qu'elle a été faite en Efpa- 
gne. C'efl: celui de por , mis au lieu de pour y 
car por eft le mot Efpagnol qui répond au moc 
François pour. 

3 . Suppofé qu'elle ait été faite en Efpagne , 
je dis qu'elle a été faite à Plaifance , ville épif- 
copale dans l'Eftramadoure : voici fur cela mes 
conjectures. 

4°. Il a eu un événement mémorable en Ef- 
pagne , dans le temps que Charles V régnoit en 
France. Pierre , dit le Cruel , étoit alors Roi de 
Caftille. Ses cruautés , qui lui acquirent cet in^- 
fâme iurnom , le rendirent infiniment odieux 
aux Efpagnols. Henri, comte de Tranftamare, 
fon frère , mais illégitime , fe fervit de l'occa- 
fion pour lui enlever la couronne. Il demanda 
du fecours à Charles V , qui le lui accorda , & 
lai envoya les compagnies ou les routes dont il 
déchargea fon Royaume. C'eft ainfi qu'on appeî- 
loit une armée de brigands , dont la plupart 
avoient été foldats , Se qui depuis la paix, que la 
fage(Te de Charles avoir procurée au Royaume , 
y faifoient des défordres infinis , & fe trouvoient 
quelquefois enfemble jufqu'au nombre de vingt 
Médailles, ôc trente mille. Ils avoient pour chef, non- feu- 
lement des gentilshommes , mais même de 
grands feigneurs , qui, ruinés par les guerres, 
Vivaient ainfi de leurs brigandages. Bertrand du 
Guefclin fe mit à la tète de ces routes ou com- 
pagnies , les conduifît en Caftille avec quantité 
de noblefTe Françoife qui le fuivit , détrôna 
Pierre le Cruel , & plaça Henri de Tranftamare 
fur le trône, vers l'an 136(3. Celui-ci ayant été 
détrôné à fon tour par le Prince de Galles , rap- 
pella du Guefclin une féconde fois à fon fecours , 
qui le rétablit pour toujours en 1 368. 

Je rapporte la Médaille à cet événement. 
FroiflTard , après l'avoir raconté, ajoute :fi donna 
ledit Roi Henri aux chevaliers étrangers , qui 
•mis Vavoient au Royaume de Cafldle , grands 
dons & riches joyaux. La Médaille dont il s'agit , 
fut un préfent commun à tous, comme l'infcrip- 
tion le marque : J'ai été faite à Plefamfet pour 
les gentilshommes D. R. 

Ces deux dernières lettres D. R. peuvent 
fignifier du Roi , c'eft-à-dire , pour les gentils- 
hommes envoyés au fecours de Henri par le 
Roi de France. Mais on peut encore les expli- 
quer d'une autre manière fort naturelle au fujet : 
Pour les gentilshommes des routes j de je crois 
que c'eft-là le vrai feus. 

Et pour montrer que les expliquer ainfi , ce 
n'eft pas purement deviner , 8c que ce nom de médauus.' 
routes fe donnoit à ces compagnies , voici un 
paflage de la chronique de Flandres fur cette-ex- 
pédition , où l'auteur s'exprime ainfi : Manda 
Charles à Bertrand du Guefclin , qu'il menât fes 
routes en Efpagne pour guerroyer le Roi Pierre. 
Ces routes , par les aureurs latins de ce temps- 
là , font appelles ruptœ , & ceux qui les compo- 
foient ruptarii, en François routiers \ d'où eft 
venu vraifemblablement la façon de parler pro- 
verbiale , cejl un vieux routier. 

Je vais faire encore quelques réflexions qui 
connmeront ma conjecture fur cette Médaille. 

i°. Elle ne peut avoir été faite qu'à l'occafion 
de quelque événement de la nature de celui au- 
quel je la rapporte j car fous les règnes de Charles 
V , de Charles VI , de Charles VII , de Char- 
les VIII , on ne voit nulle patt dans l'hiftoire 
qu'on fît en France des Médailles pour la maifon 
du Roi. 

2 . Il eft aifé de rendre raifon de ce qu'il y a 
d'extraordinaire dans cette Médaille pour les 
infcriptions, dont l'une eft latine : Carolus 
dei gratia Francorum Rex Delphinus , avec 
les armes de France & de Dauphiné , 8c l'autre 
eft Francoife : G : ete : fet : por : les gatilome : 
D. R. C'eft que le Roi de Caftille fit mettre 
cette infctiption en François , afin de marquer 
 fon eftime & fon attachement pour la nation. Ce 
fut par un femblable motif qu'après que Charles 
VIII eut fait la conquête du Royaume de Naples , 
la ville d'Aquila, dans l'Abruzze , rit battre une 
monnoie dont l'infcription eft Françoife \ & c'eft 
peut-être l'unique de cette efpèce. D'un côté eft; 
- !c a de Fiance avec le nom de Charles , & de 
i ::re un aigle épioyé, Se au tour ces mots : 
ciiÉ de legle, avec un pareil défaut d'ortho- 
graphe Françoife, que le monétaire Italien ne 
favoit pas , non plus que le graveur Efpagnol de 
la Médaille dont il eft queftion. 

3°. J'ai remarqué que du côté où font les armes 
de France 8c de Dauphiné, on voit un cœur 
proche une fleur-de-lys à la fin de l'infcription. 
C'étoit pour marquer encore la reconnoi (lance 
& l'attachement du Roi de Caftille au Roi de 
France : marque d'amitié qui étoit alors à la 
mode entre les Princes fur-tout en Efpagne ; car 
il eft rapporté dans l'hiftoire , qu'un peu avant 
l'expédition de Bertrand du Guefclin , le Roi de 
Navarre s'étant réconcilié avec Charles V, il lui 
envoya en préfent un cœur d'or en témoignage 
de l'union qu'il vouloit déformais avoir avec lui. 

4°. Enfin , j'ai dir que Plesamset , dans cette 
Médaille , fignihoit la ville de Plaifance ; car 
voilà comme je m'imagine que cette infeription 
fut faite. 
Le graveur ne favoit point la langue Fran- 
çoife-, il pria quelque foldat, ou gentilhomme 
François de lui dicter fon infeription en notre 
langue. Celui-ci lui dict-a tous les mots, que le 
graveur écrivit comme on les lui prononça. Le 
premier mot fut fai , il écrivit un G ; le fécond" 
fut été , qu'il écrivit bien , parce que la pro- 
nonciation eft conforme à l'écriture ; le troifième 
fut fait , il écrivit fet. Il écrivit bien le qua- 
trième , qui fut A , par la même raifon que j'ai 
apportée. Quand ce vint au cinquième , qui eft 
Plaifance , il écrivit Plesams, fuivant la pro- 
nonciation : on lui dit qu'il falloit ajouter un E , 
& apparemment celui qui lui dictoit fon inferip» \ 
tion étoit de quelqu'une de ces Provinces de 
France , où l'E ouvert fe prononce durement, & 
comme s'il y avoit un T après l'E : ainu" , le mo- 
nétaire , entendant qu'il falloit ajouter un E , 
ajouta et , & au lieu de Plaifance , mit PUfam- 
fet j au lieu de pour , il mit POR , dont la pro- 
nonciation eft fortfemblable, ainfi du refte. 

J'ai été confirmé dans ma conjecture , pour 
Plaifance , par une autre Médaille que je ren- 
contrai il y a quelque temps au Midailler du 
Roi. Elle eft toute femblable à celle-ci pour la 
fabrique , pour l'orthographe , pour les petits 
cercles l'un fur l'autre entre chaque mot , pour 
Ja configuration des caractères , des fleurs-de-lys 
& des dauphins : l'infcriprion eft au fil Françoife 
d'un côté,&elleeft celle :gemapelle aPlesamce 

réjouir ceux m'aiment 
pour reioi sevx qui maime. Plaifance , quoi- 
que mal orthographié, eft fans doute ici la même 
chofe que Plefamfet dans ma Médaille. 

Il y a encore , fur cette même Médaille du 
Médailler du Roi, une conjecture qui peut faire 
penfer qu'elle a été faire en Efpagne , aufli-bien 
que la mienne. C'eft l'infcription latine : K.aro- 
lus Francorvm Rex Dalphinus Vianensis. 

Sur toutes les monnoies du Dauphiné , il y a 
Toujours Vienensis ; mais le monétaire Efpa- 
gnol j qui avoit fouvent ouï parler de Viane > 
Ville fur l'Ebre , d'où les aînés du Roi de Na- 
varre en ce temps-là prenoient le titre de Prince 
de Viane , mit Vianensis. 

L'écu de celle-ci écartelé de France 6c de 
Dauphiné comme celui de i'autre , eft furmonté 
de deux couronnes, pour marquer l'union de la 
monarchie de Caftille , & de la monarchie de 
France fous les deux Rois Charles V , Roi de 
France , &c Henri de Caftille. 

Le revers où eft l'infcription Françoife eft, 
non pas parti comme dans les armoiries , mais 
femé fans partition dans une moitié de fleurs- 
de-lys fans nombre , ôc dans l'autre de dauphin! 
fans nombre. 

Ce qui me paroîc marquer que cette Mé- mé 
daille fut faite pour un Tournois, où les gentils- 
hommes tenans portoient d'ordinaire fur leurs 
cottes d'armes leurs armoiries ; & comme celui- 
ci fe faifoit en l'honneur de Charles V , Roi de 
France & Dauphin , les tenans avoient fur leurs 
cottes-d'armes , les uns des fleurs-de-lys fans 
nombre , les autres des dauphins fans nombre , 
les autres des fleurs-de-lys & des dauphins fans 
nombre. Ge mappelle a Plesamce pour reioi 
sevx qui maime. Or , les réjouiflances mili- 
taires de ce temps-là étoient des Tournois. Ces 
deux premiers mots ge mappelle ne s'entendent . 
guères. Je conjecture, comme dans ma Médaille, 
que ce ge fut mis par le monétaire au lieu de 
gez , qui eft un vieux mot de nos romanciers , 
qui lignifie ie lez; cela voudroit d'ue^je les 
m'appelle , c'eft -à-dire , je les appelle à moi à[ 
Piaifance pour réjouir ceux qui m'aiment : c'efl: 
ie Roi de Caftille qui parle , & qui dit qu'il 
appelle les- François & les gentilshommes fes, 
fujets , pour leur donner le divertiflement d'un 
Tournois. 

La feule infpection de ces deux Médailles 
montre qu'elles ont été faites en même temps Se 
de même main , & l'une donne de leclaircifle- 
ment pour l'explication de l'autre. 
■ Pour ce qui eft de ces petits cercles , dont j'ai 

dit que la légende & l'infcription des deux- 
Médailles font parfemées , ce font autant de 
plans des tours qui font les armes de Caftille : 
dans la mienne un de ces petits cercles eft fur- 
monté d'un cœur j Se par-là Henri de Caftille 
voulut donner à entendre. que fon cœur étoit en- 
core plus élevé que fa fortune , âs qu'uni à la 
fleur-de-lys qui eft auprès , c'eft-à-dire , à la 
puitfance de France, il n'avoit rien à craindre 
de fes ennemis. 

Après la légende latine de la Médaille du 
Roi , Karolus Francorum Rex , Dalphinus Via- 
nenjîs , il y a un G dont je ne faurois deviner la 
lignification , à moins qu'il ne fût mis pour mar- 
quer le nom de Guefdin , qui éuut le général 
de l'armée des routes. 

Pour réfumer en deux mots ce qui a été die , 
la preuve tirée du langage Se de l'orthographe , 
par laquelle on montre que ma Médaille n'a 
point été faite en France , eft très-forte. Celle 
qui eft tirée du mot Efpagnol , employé dans 
l'infcription , pour prouver quelle a été faite en 
Efpagne , eft fort naturelle. 11 n'y a aucun évé- 
nement , ni fous Charles VI , ni fous Charles 
VII , ni fous Charles VIII , qui puille donner le 
moindre fondement de croire qu'on au fait en 
Efpagne cette Médaille fous leur règne. Il s'en 
trouve un fous Charles V , auquel elle peut fe 
rapporter très-naturellemenc. Ou rend des rai- médaulm. 
fons très-vraifemblables de l'infcriptioa , ôc de 
ce qu'il y a de fîngulier dans certe infcripcion 
par cet événement. La Médaille du Roi femble 
appuyer tout cela. C'efk tout ce qu'on peut fou- 
haiter dans une matière , où l'on ne peut rai- 
fonner que par des conjectures. Du moins mes 
réflexions pourront donner aux perfonnes habiles 
dans notre hiftoire, quelque ouverture pour ima- 
giner quelque chofe de meilleur. 

J'ajouterai encore deux réflexions. La pre- 
mière , que ma Médaille , aulîi bien que celle 
du Médailler du Roi dont j'ai parlé , laquelle 
eft fi femblable à la mienne pour la fabrique , 
pour la grandeur , pour les caractères , pour l'or- 
thographe , ne peuvent pafTer pour des jettons , 
étant grandes comme nos écus. La féconde , que 
les Médailles de nos Roi« faites en France, à com- 
mencer depuis Charles VII , defquelles nous 
avons un grand nombre , font fi correctes pour 
l'orthographe en comparaifon des deux dont il 
s'agit , que celles-ci , par la raifon contraire , pa- 
roiffent ; & plus anciennes , 5c faites hors du 
Royaume. 

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