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Monnaies, revenus et dépenses à l'époque romaine


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Dans les premiers siècles de son histoire, Rome utilisait un système fruste basé sur le bronze au poids, l'as rude, lingots en bronze représentant sur une des faces leur équivalent en têtes de bétail, et des monnaies étrangères, surtout grecques, ou frappait des monnaies à l'imitation de celles-ci.

Vers -280 apparaissent des disques de bronze nommés aes grave (du latin grave = lourd) pesant une livre romaine (324 g) et valant 1 as. Le double visage de Janus y est gravé sur l'avers (face). Des sous-multiples normalisés sont émis pour l'usage courant, semis (1/2), triens (1/3), quadrans (1/4), sextans (1/6), uncia ou once (1/12), demi-once (1/24).

Le poids de l'as diminue lors de la première guerre punique (-264-241) pour peser environ 290-280 grammes, baisse due aux fortes dépenses de Rome pour la constitution de sa flotte. Vers -225 apparaît sur le revers de l'aes grave, une proue en hommage à la flotte militaire romaine constituée quelques décennies plus tôt.

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Lors de la deuxième guerre punique (-218-201), qui impose à Rome des dépenses considérables, l'as s'effondre et finit par devenir un disque de bronze d'une vingtaine de grammes. Il a des multiples dont les plus utilisés seront le sesterce valant 2 as et demi, (puis 4 as), le dupondius valant 2 as et des sous-multiples le semi (½ as), et le quadrans (¼ as). Toutes ces monnaies sont en bronze.

Le sesterce devient au cours du deuxième siècle avant notre ère l'unité de compte usuelle, les dépenses, les revenus et les fortunes s'évaluent en sesterces. Son abréviation HS est un souvenir de sa parité initiale avec l'as (deux as et demi, soit en chiffres romains IIS, vite retranscrit en HS)

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Le denier apparut, suivant Pline, en l'an de Rome 485 (-269). Ce denier est une monnaie d'argent de la valeur de dix as de 53 grammes de bronze chacun (son nom vient du radical latin DENI = dix par dix ; même racine DE[K] que decem = dix), dont le type est une copie de la drachme attique. Au droit, elle porte une tête de femme, coiffée du casque de Persée, au revers les Dioscures, chevauchant, la lance en arrêt, leur bonnet conique surmonté des étoiles symboliques du matin et du soir, avec pour légende le mot « Roma ». Le denier pesait à l'origine 4,55 g d'argent (= 530 g de bronze, rapport de 1/120), à la taille de 72 à la livre romaine, comme la drachme attique.

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En -217, le denier fut ramené à la taille de 84 à la livre, soit 3,96 g environ par denier et conservera cette valeur jusqu'à la fin de la République. Le rapport entre l'argent et le bronze est alors de 1/70.

Vers -140 la valeur relative du denier d'argent par rapport au bronze est réestimée : le denier vaut désormais 16 as de bronze soit un rapport de 1/110, le sesterce passe à 4 as, mais conserve sa marque de HS.

Néron fixa une nouvelle valeur du denier avec une taille de 96 à la livre au lieu de 84 ; il diminua ainsi son poids, mais le denier restait de bon aloi avec une teneur de 98 à 99 % de métal fin. Ce ne fut qu'après le règne de Néron que le denier, dont le poids restait toujours fixé à 3,40 g, comporta de moins en moins d'argent fin.

Sous Septime Sévère, le titre du denier passe de 70 % à 50 % d'argent.

En 215, Caracalla fit frapper l'argenteus Antoninianus pesant le poids que d'un denier et demi avec un titre de 50 % d'argent, qui eut un succès comparable à celui qu'avait eu le denier.

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En 258 sous le règne de Valérien, l'antoninien n'était plus que d'un titre d'environ 20 % d'argent, et le gouvernement a commencé à traiter les monnaies par « un procédé d'enrichissement de l'argentation en surface » pour améliorer leur aspect et pour les faire sembler d'une finesse plus élevée qu'elles n'étaient réellement.

Sous le règne de Claude le Gothique, l'antoninien ne contiendra plus que 3 ou 4 % d'argent, et son aspect sera alors plus proche de celui d'une monnaie de bronze que de celui de l'argent sonnant et trébuchant. Le sesterce, valant 1/8e d'antoninien n'est presque plus frappé.

En 271, Aurélien réforme la monnaie et augmente le poids de l'antoninien que l'on nomme parfois actuellement aurelianus, il tente aussi de réintroduire l'as de cuivre et le sesterce.

Dioclétien mène une nouvelle réforme monétaire, il diminue l'Aureus d'Aurélien, qui passe de 1/50 à 1/60 de livre d'or, et crée de nouvelles monnaies : l’argenteus ou denier d'argent à 1/96e de livre d'argent, de même qualité que l'ancien denier de Néron, et trois monnaies de bronze dont un grand bronze avec un faible pourcentage d'argent, le follis ou nummus. L'unité de compte reste le denier courant, malgré sa dépréciation.

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Constantin Ier, vers 311 opère une dévaluation de la monnaie d'or en créant une nouvelle monnaie, le solidus frappé au 1/72 de la livre d'or pur (soit environ 4,5 g) contre 1/60 de livre précédemment. Constantin put maintenir la stabilité de cette nouvelle monnaie et l’émettre en quantités considérables, grâce à la confiscation des importants stocks d'or thésaurisés depuis des siècles dans les temples païens.

Face à la baisse constante des autres monnaies d'argent et de bronze, celle du follis par exemple qui perd rapidement son contenu d'argent, le solidus devint la monnaie refuge, pour tous les règlements importants (dons de l'empereur aux soldats, paiement des impôts, tributs versés par les peuples barbares, etc.).

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Des sous-multiples du solidus furent créés : le semissis soit un demi-solidus, le tremissis ou triens, soit un tiers de solidus.

La stabilité du solidus de 4,5 g d'or se conserva durant l'évolution de l'Empire romain en empire byzantin, où il prit le nom de nomisma. Il ne connut de dévaluation qu'au XIe sous les Comnènes, soit une extraordinaire stabilité de sept siècles.

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, le solidus continua à circuler quelque temps chez les Francs ; son nom se maintint et se transforma en français en « sol », puis « sou ».

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Sous Tibère, 1 obole vaut 2 as (qu'il faudrait écrire 2 asses) ; 1 sesterce (orichalque) vaut 4 as (bronze) ; 1 drachme (argent) vaut 3 sesterces ; 1 denier (argent) vaut 2 quinaires (argent) ou 4 sesterces (bronze) ; 1 aureus (or) vaut 25 deniers (argent) ; 1 mine vaut 100 drachmes (soit 75 deniers) ; 1 talent vaut 60 mines (soit 180 aurei).

Sous Tibère, on frappait 40 aurei dans une livre romaine (327 grammes) d'or donc 1 aureus pesait 8 grammes d'or.

Cent quadrantes, c'est à dire 25 as, étaient la sportule des clients pauvres.

On nomma sportule une rétribution en argent ou comestibles que les grands ou patriciens distribuaient à leur clients, ceux qui grossissaient leur cortège lorsqu'ils se montraient en public. Au sens propre c'est un petit panier d'osier.

La journée d'un ouvrier valait 1 denier. Une journée de travail à Rome, pour tous, allait de l'aube à midi et, vu le nombre de jours fériés, un ouvrier romain travaillait environ 250 jours par an. Un ouvrier devait donc vivre un an avec à peu près 250 deniers.

La solde d'un légionnaire au temps de Tibère s'élevait à 225 deniers par an. De fait, un légionnaire gagnait un peu moins qu'un ouvrier, en un an.

Un maître d'école recevait 2 sesterces par mois et par élève. Avec une classe de 30 élèves, un maître d'école pouvait compter sur 60 sesterces par mois, soit 15 deniers. S'il enseignait sur 10 mois, il gagnait par an 150 deniers, peu par rapport au soldat et à l'ouvrier.

À Pompéi en 79 après J.-C., 6,503 kg de blé = 3 sesterces. Si 225 grammes de blé suffisent par jour pour 1 personne sur une année, soit 821,25 kg, elle dépensera 379 sesterces, soit 94,75 deniers par an sur son budget. Plus du quart.

1 litre de vin ordinaire = 1 sesterce. 1 tunique = 15 sesterces (d'après La V. Q à Pompéi de Robert Étienne).

Le quadrans était le prix ordinaire du bain.

En fait, dans l'antiquité, la plupart des gens vivait chichement et un salaire ne devait pas nourrir une famille bien nombreuse. D'où l'importance du clientélisme et de la sportule quotidienne.

Un esclave non qualifié vaut 2 000 sesterces.

Pour être sénateur, il fallait déclarer un patrimoine d'un million de sesterces par an.

on trouvera une infinité de détails dans le

Dictionnaire spécial et classique des monnaies, poids, mesures, divisions du temps chez les grecs, les romains, les juifs et les égyptiens par Joseph Girod

http://www.google.be/url?sa=t&rct=j&q=& ... 4169,d.d2k

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